Sam Szafran, l’intime révélé


Ader Paris mettra en le 22 octobre un bel ensemble d'œuvres signés Sam Szafran (1934-2019), provenant directement de la collection personnelle de l'artiste et de sa compagne, Lilette Szafran.

Cette vente couvrira l’ensemble de sa trajectoire créative : dessins de jeunesse réalisés dans les années 1950 (mine de plomb, encre et lavis, fusain, collages, huiles, gouaches, aquarelles) et œuvres plus tardives, caractéristiques de ses thèmes favoris, ateliers remplis à craquer, escaliers en colimaçon vertigineux, plantes grimpantes envahissantes, souvent travaillés au pastel dans des compositions aux perspectives déformées.

 

UN ARTISTE DISCRET, MAIS JAMAIS ISOLENé à Paris sous le nom de Samuel Berger, Szafran était le fils de parents juifs polonais ayant quitté leur pays. Son enfance a été marquée par la guerre, les arrestations, puis l'exil en Australie. Il est revenu en France à 17 ans et s'est formé tout seul, en dehors des écoles d'art. Il fréquentait l'Académie de la Grande Chaumière, regardait les œuvres de Dubuffet, Riopelle, Mitchell, mais ne voulait pas suivre les règles de l'époque. Alors que le monde de l'art se tournait vers l'abstraction, Szafran a choisi de peindre des choses reconnaissables, ce qui était un choix rare à ce moment-là.

À partir de 1960, il s'est concentré sur le pastel, qu'il a maîtrisé avec une grande précision. En 1965, il a été représenté par la galerie Claude Bernard. Il y a exposé ses premières grandes séries : des vues d'ateliers, d'imprimeries, d'escaliers aux formes instables, inspirées par son amour du cinéma et ses expériences avec les illusions d'optique. Il parle souvent de son besoin de « déséquilibre », d’une « perspective ovale » plus intuitive que géométrique, et d’un « chaos nécessaire » pour créer.



















UN LANGAGE VISUEL INTIMEPour Szafran, le sujet n'est jamais juste un décor. Chaque thème devient une façon de mettre à l'épreuve notre façon de voir : des perspectives qui penchent, des vues plongeantes, des espaces qui se referment sur eux-mêmes.

En 1966, il a installé son atelier sous une verrière, prêtée par Zao Wou-Ki. Il y a découvert un philodendron, dont il a fait un sujet central. À partir de ce moment-là, les plantes grimpantes ont envahi ses compositions. Elles occupent l'espace, l'étouffent presque. Lilette, sa femme, apparaît parfois, discrète, cachée dans les feuilles. Il parle souvent de son besoin de « déséquilibre », d’une « perspective ovale » plus intuitive que géométrique, et d’un « chaos nécessaire » pour créer.

L'aquarelle s'est ajoutée au pastel, lui permettant de créer des œuvres plus grandes. Ce mélange de techniques lui a permis de mieux nous plonger dans ces intérieurs imaginaires, souvent silencieux, parfois inquiétants.
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Ces œuvres, longtemps gardées dans un cadre privé, nous offrent un accès direct à la façon dont l'artiste regardait son propre travail. La vente organisée par Ader Paris fait suite aux grandes expositions consacrées à Szafran, notamment celle du musée de l'Orangerie (2022-2023).

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Date de la vente : 22 octobre à 14h
Salle des ventes Grange-Batelière

Exposition publique : 
Lundi 20 octobre de 11h à 18h
Mardi 21 octobre de 11h à 18h
Mercredi 22 octobre de 11h à 12h

Contact : 
xavier.dominique@ader-paris.fr
camille.maujean@ader-paris.fr

Contact presse : 
paul.rocle@ader-paris.fr