Record mondial pour Georges Kars et succès de la vente d’art impressionniste et moderne

Record mondial pour Georges Kars à 281 600 €

et succès de la vente d’art impressionniste et moderne
 

Vente aux enchères vendredi 17 mai 2019 à Paris - Maison de ventes Ader Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique
 

Au cours de la vente d’art impressionniste et moderne de la maison Ader, organisée le 17 mai 2019 à Paris, Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique ont enregistré un record mondial pour l’artiste tchèque Georges Kars (1882-1945) en adjugeant à 281 600 euros frais compris sa toile intitulée « Le Repos au bois ». La sélection de 60 tableaux présentée lors de cette vacation a totalisé 2 millions d’euros frais compris de produit vendu soit 150 % de l’estimation basse. Le Douanier Rousseau, Raoul Dufy, André Derain, Charles Camoin, les grands noms de l’impressionnisme et de l’art moderne ont été consacrés par les acheteurs, venus en nombre dans la salle et poussant également les enchères par téléphone et sur Internet.
 

Un nouveau record à 281 600 euros pour le peintre tchèque Georges Kars

 


 

Georges Kars réalise cette toile intitulée « Le Repos au bois » dans l’immédiat après-guerre, et les oeuvres de cette période s’avèrent particulièrement rares sur le marché. Né Jiri Karpeles en 1882 en République Tchèque, il s’établit à Paris au tout début en 1906, au moment de l’émergence du cubisme. « Ce tableau est d’ailleurs empreint de l’enseignement de Cézanne et des toiles de Vlaminck vers 1909-10, par la touche, très cubiste et la gamme des couleurs, avec ce vert, parfaitement cézannienne », remarquent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique.
 

S’il a travaillé une grande partie de sa vie en France, Georges Kars reste un peintre majeur dans son pays d’origine, et c’est d’ailleurs un acheteur tchèque qui a remporté « Le Repos au bois » pour 281 600 euros frais compris, un nouveau record pour l’artiste.

153 600 euros pour un Douanier Rousseau issu de sa série des paysages
 


 

Fait exceptionnel sur le marché de l’art : deux tableaux du Douanier Rousseau inédits en vente publique étaient mis aux enchères. Compte tenu de la rareté et du corpus restreint du peintre, la présentation de deux toiles du fondateur de l’art naïf était un véritable événement. L’une d’elles, « Bièvre, la scierie » a été adjugée à 153 600 euros frais compris. Cette toile est issue de la période des paysages du Douanier Rousseau, qui succède à sa célèbre série des Jungles. « Il y a d’ailleurs des réminiscences de ces luxuriantes végétations idéalisées », constatent les commissairespriseurs. Un deuxième tableau du fondateur de l’art naïf,

« Paysage à la chapelle » a été adjugé 64 000 euros avec les frais.

Camoin et Dufy parmi les grands noms consacrés
 


 

Charles Camoin a lui aussi été plébiscité par les amateurs, et son tableau « Remorqueurs dans le port de Marseille » s’est envolé jusqu’à 112 640 euros frais compris. « Une toile rare de la période fauve de l’artiste et dont il est l’un des grands représentants ». Maîtres Nordmann et Dominique ont d’ailleurs retrouvé une note du célèbre galeriste Maurice Laffaille sur ce tableau : « J’estime que c’est le plus beau Camoin qu’il m’a été donné de rencontrer en quarante ans de métier. » Parmi les temps forts de cette vente aux enchères, notons les adjudications enregistrées par Raoul Dufy : 124 160 euros frais compris pour « Le Grand orchestre »  et 90 880 euros avec les frais pour « Le Paddock », la musique et les chevaux étant deux sujets particulièrement recherchés par les collectionneurs de l’artiste.


 

Petits formats et paiement en pot d’opium

 


 

Les commissaires-priseurs constatent également des résultats très soutenus pour des petits formats : alors qu’une « Nature morte aux cinq poires et aux deux pommes » d’Achille Laugé mesurant 20 par 30 centimètres a trouvé preneur à 37 120 euros frais compris, une autre nature morte « à la pipe » d’André Derain de 22,5 par 27 centimètres a été adjugée à 33 280 euros avec les frais.

Peinte par l’artiste dans les années 1930, cette oeuvre de Derain a tout d’abord appartenu à Francis Carco, un écrivain et poète originaire de Nouvelle-Calédonie et installé à Paris. Lorsque Carco décide de céder cette toile au galeriste Maurice Laffaille, il reçu un pot d’opium en échange... comme un écho direct au thème du tableau.



 

Hommage à Raden Saleh, grand peintre indonésien du XIXe siècle


 


 

Le tout premier tableau qui était proposé à la vente est l’oeuvredu célèbre peintre indonésien Raden Saleh (1811-1880). Adjugé 112 640 euros frais compris, ce « Jeune chevreuil » a une histoire plutôt singulière… « Ce tableau est resté dans la même famille, à Paris, depuis le milieu du XIXe siècle. Raden Saleh l’avait cédé dans les années 1946 à leur aïeul, un dénommé Alexandre Laisné (bijoutier de son état), pour s’acquitter d’une dette », racontent les commissaires-priseurs.