[VIDÉO] Anne-Marie Milliot, la poésie de l’espace


Mise à jour du 5 février 2021
Organisée vendredi 5 février 2021 à Paris, Drouot, la vente dédiée à l'artiste Anne-Marie Milliot (1936-2019) a totalisé 150.976 euros frais compris. Les 100 œuvres de ses « années radicales » présentées aux enchères ont pratiquement toutes été acquises (99 % de lots vendus).


Inspirée par le tissu, la corde et le papier, qu’elle fabriquait elle-même, Anne-Marie Milliot (1936-2019) laisse une œuvre singulière et radicale qui la lie intimement au groupe Support/Surface, dernier mouvement d’avant-garde français. Vendredi 5 février 2021 la maison Ader consacrera une vente aux enchères à cette artiste libre qui invitait les amateurs à recomposer ses pièces en les disposant dans le sens qu’ils voulaient…

« Nous avons découvert le travail d’Anne-Marie Milliot à l’occasion d’un inventaire de succession. Dès le premier regard posé sur ses œuvres singulières, spontanées et très poétiques, nous étions époustouflés. Ces pièces ainsi suspendues semblent flotter et s’envoler… », racontent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique à l’occasion de la vente aux enchères dédiée à l’artiste organisée vendredi 5 février 2021 à Drouot, Paris, et en direct sur Internet. Un événement qui rendra hommage à « ses années radicales, entre 1977 et 1985, période pendant laquelle elle va développer son propre style, notamment à travers l’emploi du papier qu’elle fabriquait elle-même, puis mêler à la corde et au tissus… »






L’expression de la liberté
« C’est vrai que j’ai une relation privilégiée avec le papier, confiait l’artiste en 1982 à l’occasion d’un entretien accordé à Marie-Noël de Gary, conservateur honoraire au musée des Arts décoratifs de Paris. Je suis bien avec le papier, tout mon corps est impliqué dans ce travail. Faire du papier, c’est faire un ensemble de mouvements, de gestes très rythmés, et j’éprouve un vrai plaisir au contact de la pâte tiède, liquide, blanche. J’ai conscience de créer quelque chose depuis le début. (…) Je ne veux pas qu’on m’enferme, ni dans le papier, ni dans autre chose, ni dans aucun matériau, ni dans aucun fonctionnement. Je veux être libre de m’exprimer comme je veux avec ce qui me plaît... »

Recomposer ses œuvres à l’envie
Les œuvres d’Anne-Marie Milliot sont empreintes d’une grande liberté. « Elle estimait par exemple qu’il était possible de recomposer ses œuvres, de les disposer de manière horizontale ou verticale… Il y a cette radicalité chez elle qui la lie intimement au groupe Support/Surface », poursuivent les commissaires-priseurs en précisant qu’il s’agit du dernier mouvement d’avant-garde français qui s’est intéressé à l’œuvre dans son espace. « Même si elle n’était pas membre du groupe à proprement parler, son travail s’inscrit directement dans ce mouvement. Toutefois, l’emploi du papier, de la corde et du tissus notamment témoignent de la grande singularité de son art. »



Conservées dans de grandes institutions muséales comme le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et le Centre Pompidou, les œuvres d’Anne-Marie Milliot sont très rarement présentées sur le marché de l’art. L’organisation d’une vente aux enchères entièrement dédiée à son travail est une grande première. La vacation comportera 100 lots proposés à partir de quelques centaines d’euros jusqu’à 2.000 euros.


Anne-Marie MILLIOT - 1977-1985, les années radicales
vendredi 05 février 2021 14:00
Salle 6 - Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris
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