LA COLLECTION DU DOCTEUR TABURET

Estampes et dessins aux enchères


 
Les 20 et 21 septembre prochains, la maison Ader présente aux enchères, avec le concours de l’expert Hélène Bonafous-Murat, la collection d’estampes du Docteur Taburet, décédé en 2022. Cette vente, qui aura lieu à Paris salle Favart, regroupe 400 lots, tous en rapport avec la Bretagne et plus particulièrement le Finistère Nord, pays d’origine du Docteur Taburet. L’école de Pont-Aven (Gauguin, Emile Bernard, Seguin...) ainsi que les Nabis et symbolistes (Bonnard, Maurice Denis, Vuillard...) côtoient des artistes plus confidentiels mais tout aussi sensibles à l’âme bretonne, comme Cottet, Dezaunay, Dauchez ou Maufra.

Par cette vente, la maison Ader rend hommage à ce collectionneur, fervent défenseur de la Bretagne et de la gravure, et confirme sa place de grande spécialiste des estampes dont le département est en constante progression.



        
          Carl Moser (1873-1939)
          Jeune Bretonne, ou Étude de coiffe,
          Concarneau. 1904.
          Bois gravé. Impression en couleurs.
          Épreuve sur japon pelure, annotée, signée et datée au crayon.
          Rare.
          1 200 / 1 500 €




Qu’est-ce qu’une estampe?
 
« Estamper » signifie « laisser une marque, une empreinte ». Le terme générique d’estampe recouvre la production séculaire d’images en Europe et en Asie. À l’origine de l’image imprimée sur papier (ou sur tissu), l’estampe, il y a donc une matrice encrée (bloc de bois, cuivre, pierre lithographique, zinc...) qui passe sous presse. Cette matrice peut être gravée en creux (sur métal) ou en relief (sur bois ou sur linoléum).

On appelle épreuve la feuille imprimée. La lithographie, qui n’apparaît qu’à la toute fin du XVIIIe siècle, n’est pas à proprement parler une gravure car elle n’a ni creux ni relief : la pierre mémorise l’image par un processus chimique fondé sur la répulsion entre l’eau et les corps gras. Nombreux sont les peintres ou sculpteurs qui se sont adonnés à l’estampe, sur le support et avec le mode d’expression gravée qui leur correspondent le mieux.



Ronan Taburet, collectionneur et promoteur de l’estampe


            


Ronan Taburet (1926-2022), médecin gynécologue, est aussi amateur d’art et collectionneur passionné d’estampes en rapport avec la Bretagne, étant lui-même originaire de Saint-Renan près de Brest. Il recherche tout d’abord l’école de Pont-Aven mais ne s’y limite pas, explorant le marché en quête d’images authentiques illustrant l’âme bretonne et le terroir. Il fréquente assidûment les salles de vente régionales et parisiennes, ainsi que les marchands et les galeristes. Notons dans cette collection un important et rare ensemble d’estampes de Charles Cottet, graveur emblématique de la Bretagne humble, fière et travailleuse, dont le musée de Brest vient d’acquérir l’un des plus beaux tableaux. Certaines de ces estampes sont en couleur, comme ce Deuil marin, vers 1900, estimé 600 / 800 €. Des gravures d’André Dauchez, de Maxime Maufra, de René-Yves Creston ou encore de René Quillivic viennent compléter cet ensemble.

Le Docteur Taburet s’attache à faire valoir des artistes méconnus tels que Emmanuel Phelippes-Beaulieux, ancien avocat qui interrompit sa carrière pour se consacrer à la gravure de sujets et de paysages bretons dans un style naïf et touchant, à la valeur artistique indiscutable, comme cette Pêche de l’abbé de 1871. « Il a réuni la collection la plus importante de cet artiste » analyse l’expert Hélène Bonafous-Murat, elle aussi originaire du Finistère Nord. Ronan Taburet est en outre sollicité pour la préparation d’expositions au musée de Quimper, au musée du Faouët, mais aussi à l’Oglethorpe University Museum of Art d’Atlanta.



Les incontournables de 1900 dans la collection Taburet

Ronan Taburet s’est passionné pour l’école de Pont-Aven, rassemblant des estampes de Sérusier, de Gauguin (Les Laveuses, 1889, 6 000 / 8 000 €), mais aussi un grand ensemble d’œuvres d’Emile Bernard et d’Armand Seguin. « Une quantité incroyable d’estampes » remarque Hélène Bonafous-Murat. Ces nombreuses planches sont comme des images d’Épinal : elles révèlent l’attachement très fort du collectionneur à la tradition et au terroir breton. On retrouve également des tirages anciens d’O’Conor, artiste irlandais, dans lesquels le traitement des arbres et des nuages s’inscrit dans une certaine esthétique nabie.


                     
   Gustave Henri Jossot (1866-1951)
    La Vague. 1894.
    Lithographie.
    Impression en vert olive.
    Épreuve sur vergé mince crème, numérotée et signée au crayon. 
    Tirage à 100 épreuves.
    1 000 / 1 200 €



        
    Maxime Maufra (1861-1918) 
    La Vague. 1894.
    Eau-forte et aquatinte.
    Épreuve sur vélin ivoire, signée au crayon.
    600 / 800 €



   
    Roderic O’Conor (1860-1940)                                 
    La Laïta. 1893.
    Eau-forte.
    Épreuve sur vélin fort ivoire.
    Timbre de l’atelier.
    1 200 / 1 500 €



   
   Emmanuel Phelippes-Beaulieux (1829-1874)
   La Pêche de l’abbé. 1871.
   Eau-forte et roulette.
   200 / 300 €


             
    André Dauchez (1870-1948)
    Paysage du Sud-Finistère (Lesconil ?) 1927.
    Dessin. Mine de plomb sur vélin blanc fort.
    Signé et daté dans le sujet.
    300 / 400 €    



 
En effet, Ronan Taburet s’intéresse à l’histoire de l’estampe occidentale et à ses influences japonisantes, avec toujours une prédilection pour les artistes qui ont su exalter les paysages de sa Bretagne. Il inclut dans sa collection les Nabis, comme Adolphe Beaufrère (Jeune femme à sa toilette, 1902, 1 000 / 1 200€) ou le Hongrois Rippl-Ronaï, mais aussi le symbolisme et le japonisme, dans une quête perpétuelle d’artistes qui ont su transcrire l’âme bretonne. C’est ainsi qu’on retrouve des œuvres de Maurice Denis, de Paul Sérusier, de Pierre Bonnard, de Jossot et une très belle Étude de coiffe gravée à la manière japonaise (avec des pigments à l’eau) de Carl Moser, estimée 1 200 / 1 500 €.         


   
   Charles Cottet (1863-1925)
   Deuil marin. Vers 1900.
   Eau-forte et aquatinte. Impression en couleurs.
   Épreuve sur vergé crème numérotée et signée au crayon.
   Tirage à 100 épreuves en couleurs, outre 100 en noir.
   600 / 800 €


   
   Émile Dezaunay (1854-1938)
   Messe en Bretagne, ou Sortie de messe à Bannalec
   Vers 1895.
   Eau-forte et roulette. Impression en couleurs.
   Épreuve sur vergé ivoire, numérotée et signée au crayon.
   Tirage à 50 épreuves.
   400 / 500 €
  
     
  
   Armand Seguin (1869-1903)
   La Glaneuse. 1893-1894.
   Eau-forte. Épreuve sur vergé ivoire.
   Timbre de l’atelier O’Conor.
   800 / 1 000 €          


  
  Armand Seguin (1869-1903)
  La Primavera (femme couchée). 1894-1895.
  Zincographie.
  Impression en brun. Épreuve sur vélin glacé ivoire.
  (Planche parue dans L’Ymagier, n° 2, janvier 1895).
  1 000 / 1 200 €       

 
     
   Paul Gauguin (1848-1903)
   Les Laveuses. 1889.
   Zincographie.
   Épreuve du 1er tirage effectué par Ancourt, sur vélin jaune canari.
   Rare.
   6 000 / 8 000 €



     




Informations sur la vente :


LA COLLECTION DU DOCTEUR TABURET 
Estampes et dessins aux enchères

https://www.ader-paris.fr/vente/139667-une-collection-pontaven-symbolistes-et-nabis-estampes-et-dessins-partie-1

https://www.ader-paris.fr/catalogue/141739-collection-ronan-taburet-estampes-et-dessins-pontaven-nabis-symbolisme-partie-2



VENTE

Mercredi 20 septembre 2023 à 14h30
Jeudi 21 septembre 2023 à 14h30

Salle des ventes Favart 
3 rue Favart - 75002 Paris



EXPOSITION PUBLIQUE

Lundi 18 septembre 2023 de 10h à 18h
Mardi 19 septembre 2023 de 10h à 18h
Salle des ventes Favart 
3 rue Favart - 75002 Paris




RESPONSABLES DE LA VENTE

Élodie DELABALLE
elodie.delaballe@ader-paris.fr
Tél. : 01 78 91 10 16

Lucie GUILLAUME
lguillaume@ader-paris.fr
Tél. : 01 80 27 50 20




EXPERT

Hélène BONAFOUS-MURAT
hbmurat@orange.fr