Jacques LACAN (1901-1981) psychiatre et psychanalyste.... - Lot 293 - Ader

Lot 293
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Jacques LACAN (1901-1981) psychiatre et psychanalyste.... - Lot 293 - Ader
Jacques LACAN (1901-1981) psychiatre et psychanalyste. Manuscrit autographe, Situation de la psychanalyse et formation du psychanalyste en 1956, [1956] ; 48 feuillets in-4 écrits au recto paginés 1-47 avec un 15 bis (plus 2 ff joints) ; avec le tapuscrit corrigé, 46 pages in-4. Importante étude sur la situation de la psychanalyse à l’occasion du centenaire de la naissance de Freud, publiée dans la revue Les Études philosophiques (octobre-décembre 1956), et recueillie dans les Écrits (Le Seuil, 1966, p. 459-491). Le manuscrit, abondamment raturé et corrigé, présente des variantes avec le texte publié, et d’importants passages biffés et supprimés ; il est incomplet de la fin, la page 47 du manuscrit correspondant à la page 32 du tapuscrit qui en compte 46. « Le centenaire de la naissance est rare à célébrer. Il suppose de l’œuvre une continuation de l’homme qui évoque la survie. C’est bien ce dont nous aurons à dénoncer les apparences dans notre double sujet. Psychanalyste nous-même et longtemps confiné dans notre expérience, nous avons vu qu’elle s’éclairait à faire des termes où Freud l’a définie l’usage non de préceptes, mais de concepts, qui leur convient. Engagé par là à la limite du possible, et sans doute au-delà de notre dessein, dans l’histoire en action de la psychanalyse, nous dirons ici des choses qui ne paraîtront osées qu’à confondre parti-pris et relief. Aussi bien la rédaction de notre titre est de nature, nous le savons, à détourner ceux que ces choses pourraient toucher, d’aller au-delà. [Suit ce paragraphe rayé :] Il en serait autrement si à collapser ce qui concerne psychanalyse et formation, nous annoncions : situation du psychanalyste. Beau sujet qu’il serait édifiant de pousser jusqu’aux effets du style de vie qu’elle comporte, mais dont nous ne ferons que toucher dans les relations qu’elle définit, et pour introduire notre propos. » Citons quelques autres passages. « Freud là comme partout est criant : pourtant tout son effort de 1897 à 1914 a été de faire la part de l’imaginaire et du réel dans les mécanismes de l’inconscient. Il est singulier que ceci ait mené les psychanalystes en deux étapes, d’abord à faire de l’imaginaire un autre réel, et de nos jours à y trouver la norme du réel. Sans doute l’imaginaire n’est-il pas l’illusoire et donne-t-il matière à l’idée. Mais ce qui permit à Freud d’y faire la descente au trésor dont ses suivants furent enrichis, c’est la détermination symbolique où la fonction imaginaire se subordonne, et qui chez Freud est toujours rappelée puissamment qu’il s’agisse du mécanisme de l’oubli verbal ou de la structure du fétichisme. […] Seule la psychanalyse est en mesure d’imposer à la pensée cette primauté en démontrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fût-ce des moins réflexives, pour exercer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus pour se manifester en lui par cette intrusion aliénante dont la notion de symptôme en analyse prend un sens émergent : celui du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant. Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits et qu’à réfugier ses créances jusque dans le domaine voué à l’immédiateté des instincts, seul son registre permet de concevoir cette durée inextinguible du désir dont le trait n’est pas le moins paradoxal à souligner de l’inconscient, comme Freud le fait à n’en pas démordre. […] Un psychanalyste doit s’assurer dans cette évidence que l’homme est, dès avant sa naissance et au-delà de sa mort, pris dans la chaîne symbolique, laquelle a fondé le lignage avant que s’y brode l’histoire, – se rompre à cette idée que c’est dans son être même, dans sa personnalité totale comme on s’exprime comiquement, qu’il est en effet pris comme un tout mais à la façon d’un pion dans le jeu du signifiant, et ce dès avant que les règles lui en soient transmises, pour autant qu’il finisse par les surprendre, – cet ordre de priorités étant à entendre comme un ordre logique, c’est-à-dire toujours actuel. […] Si l’on considère d’autre part la préférence que Freud a gardée pour son Totem et Tabou et le refus obstiné qu’il a opposé à toute relativation du meurtre du père considéré comme drame inaugural de l’humanité, on conçoit que ce qu’il maintient par là, c’est la primordialité de ce signifiant que représente la paternité au-delà des attributs qu’elle agglutine et dont le lien de la génération n’est qu’une part. Cette portée de signifiant apparaît sans équivoque dans l’affirmation ainsi produite que le vrai père, le père symbolique est le père mort. C’est dans cette connexion de la paternité à la mort, explicitement soulignée pas Freud dans maintes remarques cliniques, que gît sa primordialité de signifiant. »… Etc. Les deux feuillets joints sont une première version de la page 46, biffée et abandonnée (avec un croquis au crayon au dos), et une page de
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