Godin & Kallos – Héritage d’artistes


Lui est hongrois, rescapé d’Auschwitz, passé par la Hongrie stalinienne avant de rejoindre Paris en 1950. Elle est canadienne, venue en 1954 pour étudier l’art classique européen. Paul Kallos et Raymonde Godin se rencontrent à Paris. C’est le point de départ d’un longue relation artistique et personnelle. Deux trajectoires liées par une même exigence, mais toujours distinctes. Deux ateliers, deux regards.

Le 20 juin à 14h, la maison Ader organise la dispersion de leur succession. Une vente rare, qui réunit pour la première fois l’ensemble de leurs œuvres restées dans l’atelier. Peintures, encres, dessins, documents : un voyage au cœur d’une vie de création.


PAUL KALLOS : RIGUEUR, ÉCLAT, ARCHITECTURE DU REGARD

Installé à Paris, Paul Kallos intègre rapidement la galerie Pierre Loeb, aux côtés de figures majeures comme Vieira da Silva, Giacometti ou Zao Wou-Ki. Il expose à Londres, à New York, et affirme une peinture traversée de références – Rembrandt, Matisse, Palladio. De l’huile à l’acrylique, des Crucifixions aux Quadrillages, son œuvre évolue vers une abstraction structurée, lumineuse, pleine de tensions maîtrisées. Ses séries des années 70–80 – Strates, Réserves, Murs – témoignent d’un peintre en quête d’équilibre entre geste et construction. Un architecte de la couleur, selon les mots de Bernard Zurcher.
 
Paul Kallos (1928-2001)
Strates, 1984
Paul Kallos (1928-2001)
Strates - La Joie infinie des océans, 1986
 
RAYMONDE GODIN : SOUFFLE, SILENCE, ESPACE INTÉRIEUR

Raymonde Godin suit un parcours plus discret mais tout aussi affirmé. Dès les années 70, elle s’ouvre à la calligraphie, à la pensée extrême-orientale. Encres, toiles, papiers… elle cherche le rythme, le vide, l’épure. Sa peinture se fait méditation. En 2019, elle est exposée au musée Soulages à Rodez dans Femmes 1950, aux côtés de Joan Mitchell, Vieira da Silva ou Judit Reigl. Une reconnaissance tardive mais évidente pour une œuvre dense, profonde, résolument personnelle.
 
Raymonde Godin (1930-2023)
Composition, 1977
Raymonde Godin (1930-2023)
Grand buisson bleu, 1977
 
UNE VENTE, DEUX VISIONS

Le 18 juin, à Drouot, ces deux univers seront réunis sans être confondus. Plus d’une centaine de lots, issus directement de leurs ateliers et de leur collection. Une vente qui traverse un demi-siècle de peinture, entre abstraction lyrique, gestes retenus, structures éclatées et influences croisées. Un dialogue à redécouvrir.


📍 Vente aux enchères : Vendredi 20 juin à 14h – Hôtel Drouot, salle 10

Exposition publique :
– Jeudi 20 juin de 11h à 20h
– Vendredi 20 juin de 11h à 12h

Contacts :
Xavier DOMINIQUE – xavier.dominique@ader-paris.fr
Paul Rocle (presse) – paul.rocle@ader-paris.fr