Un siècle de modernité en héritage


Le Corbusier et Fernand Léger : cent ans d’avant-garde avec l’Esprit Nouveau

En 1925, Le Corbusier et Pierre Jeanneret présentent au grand public le Pavillon de l’Esprit Nouveau, imaginé pour l’Exposition internationale des Arts décoratifs. Cette œuvre manifeste incarne l’émergence d’une nouvelle vision artistique, fondée sur la raison, la structure et l’union entre peinture, sculpture et architecture. Un siècle plus tard, cetesprit novateur reste le symbole d’une avant-garde ayant profondément bouleversé notre manière d’appréhender les formes, les couleurs et les fonctions.



Deux œuvres emblématiques : Nature morte dite du Pavillon de l’Esprit nouveau peinte par Le Corbusier en 1925 et une Composition avec profil de Fernand Léger datant d’environ 1926 traduisent avec force cette ambition commune.

Le Corbusier : la précision architecturale du regard

Dans sa nature morte, Le Corbusier ne se contente pas de représenter des objets : il les reconstruit en volumes architecturaux. Chaque ligne est précise, chaque forme soigneusement structurée, chaque couleur dosée avec rigueur. L’ensemble évoque un plan architectural, une façade, presque une maquette urbaine. Bols, bouteilles, table : tout devient prétexte à exprimer les principes fondamentaux de son urbanisme à venir. On y entrevoit déjà les idées qui donneront vie au Pavillon de 1925 : standardisation, clarté, logique constructive, harmonie géométrique.



Fernand Léger : une énergie venue de la machine

Chez Fernand Léger, la dynamique est toute autre : son langage visuel s’inspire directement du rythme industriel. Formes éclatées, aplats de couleurs franches, fragments mécaniques : tout évoque la puissance du monde moderne. Léger ne se contente pas de représenter l’ère de la machine, il en crée le vocabulaire plastique. L’homme, l’objet, l’espace y dialoguent dans une composition vibrante, où l’énergie de la modernité devient moteur de création.



L’Esprit Nouveau : un même élan vers l’art total

Ce qui réunit Léger et Le Corbusier, au-delà de leurs styles, c’est leur volonté commune de repenser les liens entre art et quotidien. Tous deux veulent rompre avec la simple décoration pour proposer un art global, fondé sur la clarté, la structure et l’innovation. Leurs œuvres préfigurent le Pavillon de l’Esprit Nouveau, manifeste d’une esthétique nouvelle où la peinture s’intègre à l’architecture, où la forme se met au service de la pensée.
Un héritage toujours vivant

Un siècle après leur création, ces deux œuvres résonnent encore comme les témoins d’une époque où l’art rêvait de transformer le monde. Elles incarnent une utopie moderniste qui plaçait la beauté, la fonctionnalité et l’équilibre au cœur de la vie quotidienne : un moment où la création artistique devenait le laboratoire d’un avenir à bâtir.

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Date de la vente : mardi 7 novembre à 14h
Hôtel Drouot - Salle 1

Contact : 

Xavier DOMINIQUE
xavier.dominique@ader-paris.fr
 
Camille MAUJEAN
camille.maujean@ader-paris.fr

Contact presse : 
Paul ROCLE - paul.rocle@ader-paris.fr