SUCCÈS DE LA COLLECTION BIRON

Un million d'euros pour cet ensemble inédit consacré au XVIIIe

Organisée au tout début de cette nouvelle saison d’enchères, le 29 janvier 2020 par la maison Ader, devant une salle comble et des acheteurs également présents par téléphone, la dispersion de la collection de Renée et Louis Biron consacrée au mobilier et à l’argenterie du XVIIIe siècle a totalisé 1 052 582 euros frais compris. « C’est un réel plaisir de présenter un ensemble d’une si grande qualité collecté pendant 40 ans auprès des plus grands spécialistes du XVIIIe siècle. L’œil aiguisé et le goût sûr de ce couple de passionnés ont été salué par le marché », constatent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique.

Dispersée aux enchères par la maison de ventes Ader mercredi 29 janvier 2020 à Paris, Drouot, la collection de mobilier et d’argenterie du XVIIIe siècle de Renée et Louis Biron était totalement inédite sur le marché. Dans leur appartement parisien, ce couple de passionnés du Siècle des Lumières avait réuni un ensemble de plus de 200 pièces de mobilier, d’objets d’art et d’argenterie, réunies pendant 40 ans à partir de années 1970. La dispersion de cet ensemble homogène a rassemblé de nombreux collectionneurs aguerris mais aussi des amateurs néophytes, de plus en plus nombreux à fréquenter les expositions dédiées à l’art du XVIIIe siècle, temporaires ou permanentes comme les salles du Louvre dédiées aux objets d'art de Louis XIV à Marie- Antoinette.

L’argenterie tient une place importante dans cette collection inédite. Les 70 pièces de cette section, qui ont totalisé 365 536 euros frais compris, offrent un éclairage historique et artistique sur l’orfèvrerie du XVIIIe. Les autres sections de la vente, des tableaux à la céramique, en passant par le mobilier ont également été largement plébiscités par les acheteurs, à l’image d’une toile de Jean-Bernard Restout (1732-1797) expertisée par le Cabinet Turquin, représentant Jean- Antoine Houdon, le plus illustre sculpteur du XVIIIe qui s’est envolé à 204 800 euros frais compris.




365.536€ pour 70 pièces d’argenterie datant de l’âge d’or de la production française

« Il est extrêmement rare de trouver aux enchères un ensemble de pièces d’orfèvreries collectées pendant une période aussi longue, 40 ans, et jamais présenté au public ni aux professionnels de l’art », détaillent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique avec les experts en argenterie Claire Badillet et Édouard de Sevin. « Le XVIIIe s’avère être l’âge d’or pour l’argenterie, et la production française influençait alors toutes les cours d’Europe. Toutes les pièces d’orfèvrerie de la collection datent de cette époque et ont été fabriquées en France. Des modèles rarissimes acquis depuis les années 1970 directement auprès des plus grands spécialistes, comme la galerie Baur ou le collectionneur David-Weil », ajoutent les experts Claire Badillet et Édouard de Sevin.





L’intérêt du marché pour les orfèvres provinciaux

L’originalité de cet ensemble d’argenterie du XVIIIe figure également dans l’importance accordée à l’orfèvrerie provinciale de cette époque, avec de très rares pièces de Saint- Omer, Morlaix, Lille ou Besançon... « Si leur qualité de production s’avère aussi élevée qu’à Paris, ces pièces fabriquées en région sont bien plus créatives ! Parce qu’ils n’étaient pas soumis aux mêmes exigences et aux mêmes règles que les orfèvres parisiens, qui devaient répondre aux attentes de la cour et aux modes royales, les maîtres artisans de province étaient bien plus libres de leurs choix esthétiques », détaillent les experts.





Parmi les plus importantes adjudications enregistrées, une saupoudreuse en argent de forme balustre réalisée à Morlaix dans les années 1704/1706 par le maître orfèvre François de Saint Aubin a été adjugée à 51 200 euros frais compris. Une autre saupoudreuse à sucre a été adjugée 32 000 euros frais compris. Cette-dernière a été exécutée à Saint-Omer vers 1760, alors que les sucriers étaient largement préférés à cette époque et les saupoudreuses plus vraiment réalisées... Ainsi que 4 jattes d’un maître orfèvre de Trévoux, près de Lyon (adjugées 26 880 euros frais compris). « On ne connaît pratiquement pas d’autres suites de jattes en argent, et ces modèles présentent par ailleurs un contour très accentué particulièrement original », précisent Claire Badillet et Édouard de Sevin.

« L’argenterie provinciale est un nouveau domaine de recherche en histoire de l’art. Les collectionneurs commencent également à s’intéresser à cette production, ainsi que les musées régionaux qui veulent acquérir des pièces de leur patrimoine », ajoutent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique.



COLLECTION RENEE ET LOUIS BIRON
mercredi 29 janvier 2020 14:00
Salles 1-7 - Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris
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