PRÉEMPTION PAR LE MUSÉE FABRE D’UNE TOILE D’HORTENSE HAUDEBOURG-LESCOT (1784-1845)
Au cours d’une vente aux enchères organisée mardi 4 mai 2021 par la maison Ader à l’hôtel Drouot, à Paris, le musée Fabre de Montpellier a fait l’acquisition d’un tableau d’Hortense Haudebourg-Lescot (1784-1845) illustrant la fable de La Fontaine « Le meunier, son fils et l’âne ». L’institution muséale a fait valoir son droit de préemption pour cette toile adjugée à 12.160 euros frais compris.
Hortense Haudebourg-Lescot fait partie des femmes artistes actives entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle mises à l’honneur à travers l’exposition « Peintres femmes, 1780-1830, naissance d’un combat », organisée à Paris à partir du 19 mai 2021 par le musée du Luxembourg. A l’âge de 35 ans, Hortense Haudebourg-Lescot expose 12 œuvres au Salon de 1819, où elle remporte d’ailleurs la médaille d’or. Parmi les toiles présentées lors de cet événement d’envergure, « Le meunier, son fils et l’âne » est une illustration de la fable de la Fontaine du même nom.
« La Fontaine dédie cette fable à son ami François de Maucroix. Il s’y moque gentiment de ceux qui, à force de vouloir suivre les conseils des uns et des autres se perdent en contradictions et ne savent plus quelle voie suivre. Lui-même, après un an à l’Oratoire, s’était réorienté vers le droit tandis que François de Maucroix, avocat, devient chanoine à Reims en 1647. Il semble que cette Fable fut écrite à cette occasion », expliquent Maîtres David Nordmann et Xavier Dominique avec Philippine Motais de Narbonne, expert au Cabinet Turquin.
L’illustration de la fable s’inspire directement des vers de la Fontaine : « Quand trois filles passant, l’une dit « c’est grand honte/Qu’il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,/Tandis que ce nigaud, comme un évêque assis,/Fait le veau sur son âne, et pense être bien sage ». Après son exposition au Salon de 1819, ce tableau est mis aux enchères un siècle plus tard, en 1919, à l’occasion d’une première vente à l’Hôtel Drouot. Un peu plus de 100 ans après cette vacation, l’œuvre est mise aux enchères, de nouveau à Drouot, par la maison Ader avant d’être achetée 12.160 euros frais compris par le musée Fabre de Montpellier, qui a usé de son droit de préemption pour acquérir la toile.
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