Prosper MÉRIMÉE (1803-1870). L.A., Montpellier... - Lot 135 - Ader

Lot 135
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Prosper MÉRIMÉE (1803-1870). L.A., Montpellier... - Lot 135 - Ader
Prosper MÉRIMÉE (1803-1870). L.A., Montpellier 24 avril [1868], à la comtesse Sophie de Beaulaincourt ; 4 pages in-8. Très belle et spirituelle lettre. À Montpellier pour suivre sa cure, Mérimée fait confiance à un Dr Bertin, qui a promis non pas de le guérir mais de le soulager : « Il me met tous les matins pour deux heures en pénitence dans une petite tour en fer qui ressemble beaucoup à ces monuments qui ornent le boulevard et qu’on doit à M. de Rambuteau. On y est d’ailleurs très commodément assis dans un grand fauteuil. On a assez de lumière pour lire, et un papier avec un crayon pour transmettre ses volontés à l’homme qui a soin de l’appareil. Dès que la porte de la tour s’est refermée, une machine à vapeur y comprime de l’air. On ne sait par où il vient ni par où il s’en va, mais au bout de deux minutes on a comme un feu d’artifice dans les oreilles. […] Il paraît que l’effet sur les poumons est considérable »… Il a lu le discours de réception de Jules Favre, moins méchant qu’il ne l’aurait attendu, mais trop académique. « Il soigne sa phrase comme un provincial qui débute à Paris »... Il a reçu hier une lettre de Sainte-Beuve : il « aiguise ses griffes pour la séance où sera discutée la pétition sur la liberté de l’enseignement. Je suis content qu’il parle, mais je crains qu’il ne soit trop incisif et pas assez circonspect avec toutes les Éminences avec qui il aura affaire. Il paraît que son dîner du vendredi [Vendredi Saint] a fait grand scandale. Il me dit qu’il n’y avait pas de dames mais confesse qu’il a mangé un poulet »… Et de terminer par les nouvelles d’Espagne : « Je suis tout abasourdi de la mort de Narvaez. […] je ne vois plus d’homme qui fasse peur aux rouges espagnols. Les Conchas ne manquent ni d’énergie ni de courage, mais ils sont entourés de tous les tripoteurs et ce ne sont pas des hommes carrés comme ce pauvre Narvaez. Le Pape lui a envoyé une absolution des plus amples. Il en avait besoin. Jadis il avait mis la main sur la bulle de la croisade. C’est un argent que l’Espagne paie au Pape pour faire gras le vendredi et le carême, car personne ne fait maigre. Narvaez avait donné des pensions à ses amis et amies avec l’argent papal et ç’avait été la distribution la plus drôle qui se pût imaginer. Il n’y avait pas une coquine à Madrid qui ne vécût de l’argent de la croisade »…
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