Roger PEYREFITTE. L.A.S. (paraphe), 26-29... - Lot 142 - Ader

Lot 142
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Estimation :
400 - 500 EUR
Roger PEYREFITTE. L.A.S. (paraphe), 26-29... - Lot 142 - Ader
Roger PEYREFITTE. L.A.S. (paraphe), 26-29 avril 1941, [à Henry de Montherlant] ; 13 pages in-8. Très longue lettre, en partie inédite (Correspondance, cxvii). Peyrefitte annonce le décès de son père : « Frappé mercredi soir d’une congestion cérébrale, que ses 86 ans rendaient d’avance sans espoir, mon pauvre père s’est éteint, sans douleur, tout doucement, hier au soir, 48 heures exactement après son attaque ». Il raconte la veillée, la tristesse, les sentiments qui l’assaillent, etc. Il veut toujours s’installer à Toulouse, et se consacrer à son travail : « Chasse finie, ou quasiment. Je ne chercherai plus, en terre française, que des sûres, c’est-à-dire qu’un sûr. Le décès de mon père me libère de ces appréhensions que je vous avais exprimées, mais je veux une année, au moins encore, être sans difficultés, pour mon roman [Les Amitiés particulières], qui […] peut être très bien ». C’est aussi cela qui l’éloigne de l’Afrique : « l’atmosphère de mon livre est essentiellement française et provinciale. Je me considèrerais comme un fou et un sot pour compromettre l’achèvement d’une œuvre qui me tient de plus en plus aux entrailles ». Le « pauvre Chev. » [le « Chevalier », Henry Houssaye], qui est en prison pour un scandale pédophile à Cusset, lui fait de la peine, et il tente de l’aider comme il peut, lui envoie des livres ; il va lui rendre bientôt visite à Cusset « pour lui lire mes papiers » [Les Amitiés particulières]... Ayant appris que les enfants de moins de 15 ans peuvent voyager librement entre les deux zones, il veut changer son programme et demande à Montherlant son avis : bien qu’il soit certain d’avoir un garçon sûr à Toulouse, il souhaite revenir à Paris : « je suis en délire à l’idée d’avoir, avec moi, à demeure, au lycée, une de mes deux sûres de Paris ». Il ne faut pas s’inquiéter des mères : « Il suffit de savoir présenter la pilule. Par le temps qui court, c’est quelque chose que de savoir en sûreté pour un an, et dans l’abondance qui est permise, sa petite fille ». Il pèse le pour et le contre, entre les trois garçons et les deux mères : que choisir ?... Il a un ami à l’Ambassade d’Allemagne : « Indication importante : si l’Ordre Nouveau s’établit [...] j’ai un homme à moi [...] à l’Ambassade d’Allemagne : Aschenbach, qui était le secrétaire de Welzeck et l’est, actuellement, d’Abetz [...] c’est le grand homme de la rue de Lille [Ambassade d’Allemagne] [...]. Bref, s’il fallait avoir recours à ces messieurs, en ma faveur [...] vous pourriez vous adresser là, sûr d’être favorablement accueilli à double titre »... Il lui demande de lui obtenir par cette voie un ausweiss, car on ne peut rien refuser à Montherlant : « vous êtes, là-bas, l’homme à qui l’on fait un pont d’or »... Il craint que la famille N. ne se sente jouée par eux, et que la Gestapo, malgré la protection d’Aschenbach, n’exerce un chantage : « Puisque ces messieurs de la gestapo savent tout [...] ils ne doivent pas ignorer que ces filles sont vos filles naturelles – et voilà le chantage qui commence »... Etc.
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