Claude SIMON (1913-2005). Tapuscrit signé... - Lot 162 - Ader

Lot 162
Aller au lot
Estimation :
400 - 500 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 640EUR
Claude SIMON (1913-2005). Tapuscrit signé... - Lot 162 - Ader
Claude SIMON (1913-2005). Tapuscrit signé avec additions et corrections autographes, Le Candidat, [novembre 1958] ; 5 pages in-4 (marques d’imprimeur). Récit ironique sur une réunion politique en province, paru dans l’hebdomadaire Arts du 26 novembre 1958 [certains éléments, retravaillés, trouveront place dans son roman Histoire (1967)]. Le tapuscrit est surchargé de corrections et additions autographes, notamment un béquet de 11 lignes en haut de la page 3. « Il faisait chaud et par les fenêtres ouvertes le bruit du haut-parleur arrivait jusque dans la chambre. De temps en temps la voix s’arrêtait et des applaudissements se faisaient entendre. Comme on ne pouvait pas distinguer les paroles, cette voix et ces applaudissements dans la nuit auraient pu sembler incohérents, mais en faisant attention on se rendait compte au bout d’un moment que voix et applaudissements se répondaient, comme si une sorte de pacte, de complaisance mutuelle les faisaient alterner, et non pas au hasard, la voix suivant une certaine modulation qui, par degrés, l’élevait jusqu’au point précis – intensité et tonalité – où, automatiquement se déclenchait le bruyant enthousiasme de l’auditoire. […] Les formules magiques, comme je pus m’en rendre compte en arrivant sur la place où étaient installés les hauts parleurs, étaient en nombre assez restreint (environ trois ou quatre) et l’orateur candidat y revenait sans crainte de se répéter – souvent assez difficilement et au prix de douteuses acrobaties tant au point de vue de la syntaxe que de la logique »… En premier lieu revenaient les termes Kominform et Kominformistes, et la figure de rhétorique de l’interrogation ; le candidat avait l’éloquence de gens d’Église, « le Kominform et les Kominformistes étaient brandis en guise d’Enfer et de Diables, la division des votes présentée comme un péché mortel et, pour frapper les esprits s’ajoutaient quelques paraboles de tournure Évangélique »… Et de conclure par le portrait du candidat, traversant la place de l’hôtel de ville après la réunion, rappelant « ces vedettes masculines, ténorinos ou champions de quelque chose, attendus par la foule après une exhibition. […] Ses supporters souriaient aussi, lui donnaient de légères claques sur les épaules, tournaient leurs têtes en même temps que lui vers les balcons, les terrasses, tout en devisant entre eux avec cet air entendu, légèrement méprisant et assuré, de ceux qui, aux courses, ont su miser sur le bon cheval »…
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue