Georges Faillet dit FAGUS (1872-1933). 9... - Lot 183 - Ader

Lot 183
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Georges Faillet dit FAGUS (1872-1933). 9... - Lot 183 - Ader
Georges Faillet dit FAGUS (1872-1933). 9 L.A.S., août 1915-mars 1916, à Émile Zavie ; 25 pages formats divers, enveloppes et adresses. Belles et longues lettres du poète au Front dans le 222e Régiment d’Infanterie territoriale. Nous ne pouvons en donner ici qu’un rapide aperçu. Le Havre 9 août 1915. « J’ai peu le cœur à écrire : la mort de mon cher Jean-Marc Bernard m’a bouleversé »... – 20 août. « Depuis fin mars, nous vagabondons dans la Normandie : Falaise, Conches, Lisieux, Le Hâvre, Montivilliers, Harfleur, Gonfreville, gardant les Boches, surveillant les côtes, l’intérieur aussi, coltinant des denrées, etc… faisant de l’entraînement et montant des gardes. Nous attendons cependant chaque jour de fournir un autre rôle : nous sommes superbement habillés en bleu azur et équipés en guerre ; ce ne peut être pour rien. Aussi bien est-on précisément en train de nous revacciner ». L’auteur « tout désigné » pour l’éloge de Jean-Marc Bernard est Maurras… – 28 août. « Mon cher Héautontimoroumène, vous êtes la dupe de votre “esprit”, cet esprit que vous enduisez de “scepticisme”. […] Pétrograde-rétrograde : quelle lamentable richesse ! c’est bête comme une rime au père Hugo ; l’événement a préféré l’assonance Pétrograde-Riga ; (et pour moi si je vais laver au loin mes pieds, il y a apparence que ce sera dans les eaux du Rhin ou de la Sprée plutôt que dans celles de la Néva). C’est Pétersbourg qui était ridicule : autant que …stadt par exemple pour Novogorode (ou Novograde), ou chez nous pour Villeneuve-St-Georges. De même, pour “poilu” que nous employons couramment, comme l’employait avant la Guerre quiconque avait servi en Afrique. Mon camarade de bureau, ce cher Molin qui opère actuellement en Alsace où il vient de gagner sa deuxième ficelle, n’en connaissait pas d’autre pour caractériser un bipède mâle et majeur »… – Ferme de Dambuc, près Gonfreville l’Orcher, 4 septembre. « Pour nos provinces perdues […] il est peu probable en effet que je contribue directement à les reprendre, et vous m’envoyez absolument navré. Heureusement que d’autres sont là, et je compte même sur du “rabiot”, fermement, tranquillement. Voilà le principal, n’est-il pas vrai ? Si peu que ce soit, j’aurai du moins fait tout ce que j’aurais pu. En littérature aussi. Je sais combien c’est peu… mais aussi bien, qui oserait compter trouver grâce devant vous, après votre dédain envers notre petit confrère Barrès ? »… – 20 septembre. Longue discussion politique : « vous-même convenez à la fois que Maurras seul est logique. […] Ce n’est pas l’arme à la bretelle, mais baïonnette au canon et fusil ostensiblement chargé que se gardent les boches ; ils sont trop et les évasions leur seraient trop faciles du moins dans les ports, parmi ce pêle-mêle d’ailleurs grandiose de bateaux, de nationalités parfois douteuses. Il les faut lâches comme ils sont pour n’avoir pas réussi à massacrer les quelques hommes qui les contiennent et filer vingt fois pour une. Des Français l’eussent dès longtemps réalisé ; amis eux, sont des boches ; et leur discipline, vous les louez, c’est qu’ils savent que nous ne demandons que l’occasion de tirer dans le tas. – Et ne me racontez pas que cela manque de noblesse : nous trouvons tous ici, têtes sages de Français que nous sommes, que c’en serait autant de moins sur terre, ce qui est le principal, et sans risquer de la noble chair française, ce qui est l’essentiel, je dis : pour l’humanité »... – 28 septembre. « Les boches persistent à vous apparaître comme des maîtres, dirait-on. Vous demandez même si nous ne deviendrons pas leurs alliés – c’est-à-dire leurs protégés, & je sens que vous pensez que c’est ce qui nous pourrait échoir de mieux. Demandez-vous – en attendant qu’ils aient appris aux Russes… ce que les Russes apprirent aux Japonais en Mandchourie après l’avoir appris aux Européens de façon fameuse en Crimée, le tenant eux-mêmes des généraux de Louis XIV – demandez-vous plutôt s’il subsistera une Allemagne. À l’heure actuelle on peut être tout ce qu’on veut, sauf sceptique. […] Que Maurras ou tout autre éprouve pour Philippe VIII un sentiment d’affection ou d’aversion, ce n’est pas la question. La question est qu’au corps social, au corps national, comme à tout corps (vous en convenez) il faut une tête, et une tête qui dure donc, nécessairement, dure autant que lui »... – 19 octobre. Sur son traitement après une infection… Interrogations sur Philippe VIII… 8 mars 1916. « il gèle abominablement ici et nous manquons de paille. – J’accomplis un tas de métiers invraisemblables ; je suis recrû de fatigue, j’ai des engelures, un panaris, les pieds meurtris, le rhume et la dysenterie, j’ai failli crever et je suis ravi. Je suis utile à quelque chose, et bientôt sans doute le serai-je davantage. Je me trouve précisément avec des artilleurs algériens : de rudes et beaux gars, de rudes et belles pièces. Ça crache, ça tonne, ça cogne »... – 26 mars. « Je viens de me déshabiller, pour la première fois depuis le 14 fév
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