Composition de douze carreaux au dromadaire... - Lot 250 - Ader

Lot 250
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Composition de douze carreaux au dromadaire... - Lot 250 - Ader
Composition de douze carreaux au dromadaire composite, Iran qâjâr, XIXe siècle En céramique siliceuse à décor de lignes noires représentant un dromadaire composite monté par une figure ailée assise dans un palanquin et mené par un dîv. Autour, plusieurs échassiers en vol, nuages tchi et tiges florales. Scène ceinturée d’une tige florale ondulée de lotus sur fond bleu. Dim. panneau : 65 x 86 cm ; dim. carreau : 21,5 x 21,5 cm Manques, accidents et quelques retouches. Les créatures composites semblent voir le jour dans les créations artistiques indiennes et persanes dès la fin du XVIe siècle. Ce bestiaire, dominé par les figures du dromadaire, du cheval et de l’éléphant chevauchées par des cavaliers réels ou imaginaires, a la particularité d’avoir un corps composé d’animaux d’une grande diversité enchevêtrés les uns dans les autres et pouvant inclure des figures humaines ou monstrueuses telles que des dîvs et des démons. Ces représentations, devenues thème de prédilection des artistes en Iran, au Khorasan et en Hindoustan au XVIIe siècle, apparaissent principalement sous forme de dessins d’album isolés, réalisés à l’encre et parfois rehaussés de couleurs. On trouve également ces créatures sur d’autres supports tels que des tapis, des cornes à poudre en ivoire mogholes ou des décors architecturaux comme notre panneau. Leur origine fait débat. Si Armen Tokatlian évoque comme source des manuscrits arméniens peints par Grigoris, le Catholicos d’Aghtamar (1510-1534), d’autres y voient plutôt une inspiration du style animalier de l’ancien Luristan, tandis que la tradition hindoue pré-mongole est la plus souvent citée comme référence. Quelle qu’en soit l’origine, et leur signification réelle, les versions convergent vers l’idée de représentations ésotériques pouvant être une allégorie du lien entre diversité de l’existence et Unicité de l’Être Absolu (Dieu) ou symboliser la nécessité pour l’homme (représenté par le cavalier) de maîtriser ses passions et son for intérieur (représentés par les figures contorsionnées pour former le corps de sa monture). La composition ornant ce panneau de carreaux est ici dominée par le surnaturel. En effet, la figure ailée chevauchant le dromadaire est probablement une péri, cette créature connue de la littérature et apparaissant dans les croyances populaires, qu’on peut facilement confondre avec un ange mais qui se rapproche davantage des fées des contes occidentaux. Son palanquin est par ailleurs encadré de deux longs bras tenant de longs rubans achevés de têtes de dragons. Enfin, le chamelier prend l’aspect d’un dîv, démon à l’apparence ici particulière avec ses flammèches sur la tête et ses pattes d’oiseau de proie. Cette iconographie du dromadaire composite chevauché par une femme ailée sous un palanquin se retrouve dans plusieurs oeuvres graphiques qâjâres mais aussi mogholes, comme la page d’album de la collection Gentil conservée à la Bibliothèque Nationale de France (Paris) sous le numéro d’inventaire Réserve OD-44 FOL, n° 8. Références : - COLLECTIF, L’Etrange et le Merveilleux en terres d’Islam, Exposition Paris Musée du Louvre, 27 avril-23 juillet 2001, RMN, Paris : 200. - DEL BONTA, Robert J., “Reinventing nature: Mughal composite animal painting”, in Flora and fauna in Mughal art, vol 50, mars 1995, Marq publications, Mombay, pp. 69-80. - TOKATLIAN, Armen, “L’énigme des figures composites”, in Ars orientalis, 2014, pp. 1-11. A pottery tile panel with a composite camel, Qajar Iran, late 19th century
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