AFRIQUE NOIRE. François CROZAT (1858-1893),... - Lot 304 - Ader

Lot 304
Aller au lot
Estimation :
800 - 1000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 1 792EUR
AFRIQUE NOIRE. François CROZAT (1858-1893),... - Lot 304 - Ader
AFRIQUE NOIRE. François CROZAT (1858-1893), médecin et explorateur. Manuscrit (copie d’époque), Kinian [Mali] décembre 1890-janvier 1891 ; 95 pages in-fol. en 3 cahiers(quelques défauts et déchirures ; bords sup. effrangés). Récit de son voyage d’exploration à travers le pays Mossi, jusqu’à Ouagadougou, à 600 kilomètres à l’est de Sikasso (sud du Mali), où il était basé. Parti avec 5 porteurs le 1er août 1890, il se rendit à Bobo-Dioulasso sur la Volta noire, descendit la rivière par Ouoroukoy et Lanfiera, puis parvint à déjouer les menaces des populations islamisées et arriva à Ouagadougou, capitale du Mossi, où il fut bien accueilli par le naba Bocary, avec lequel il signa un traité d’amitié. Il était de retour à Sikasso le 20 novembre. Extraits : « Mon personnel, depuis Souri, était resté intact ; cependant, un des porteurs, le nommé Thiédian, présenta le jour même du départ les premiers symptômes du ver de Guinée. Je dus, le surlendemain, le confier à mon hôte de Sattiri. Je le trouvai guéri à mon retour. Les animaux un peu fatigués à l’arrivée à Bobo-Dioulassou, avaient repris, à l’exception d’un des deux derniers bœufs que je dus abandonner. Je le remplaçai par trois porteurs que j’engageai jusqu’à Ouoroukhoy. Parmi ces porteurs était un homme du Mossi, le nommé Abdul Laï que j’avais eu la bonne fortune de rencontrer et de pouvoir déterminer à me suivre. Il me rendit de grands services, en route, par sa connaissance des chemins, et au Mossi par sa connaissance de la langue. On ne parle guère, en effet, là-bas, que la langue Mossi. Ses services eussent été plus grands encore, si j’avais pu le faire renoncer à une timidité excessive qui le faisait s’effrayer de tout et qui ne laissa pas plusieurs fois que de me créer des ennuis. […] A Bassora je devais rencontrer le Fama Mahmadou Sanou, chef de tout le pays des Bobo-Diulas & que Guimbi appelait son frère. Guimbi n’est pas en effet une ouattara pure ; sa mère était une sanou. Mahmadou me dirigerait ensuite sur Onoronko. J’ai mis quatre jours de marche pour me rendre de Bobo-Dioulasso à Bassora, et cinq jours pour, de Bassora, atteindre Ouorouko [...] Bobos, Sambélaws et Toussias vont nus communément. Les hommes n’ont guère que quelques ornements dans les cheveux, aux bras, aux genoux ou aux chevilles. Les femmes n’ont pour tout costume qu’une touffe de feuilles fraichement cueillies qui sont attachées à une ficelle faisant le tour des reins et qui pendent entre le haut des cuisses. La plupart ont ainsi deux bouquets, l’un devant, l’autre derrière. S’habiller est très mal vu chez eux et un Bobo se déshonorerait en mangeant du couscous préparé par une femme portant pagne. “Femme qui s’habille, disent-ils avec une curieuse logique, a quelque chose à cacher et ce que l’on veut cacher ne saurait être qu’une infirmité ou une laideur”. Toute la coquetterie que l’usage leur permet consiste à s’oindre le corps avec du karité coloré en rouge par de l’hématite et à porter un gros cylindre de quartz blanc enchâssé dans la lèvre inférieure. Le poids du cylindre leur fait garder la bouche continuellement entr’ouverte et pendre la lèvre lamentablement »... Ce récit semble être resté inédit ; il est mentionné par Monteil dans De Saint-Louis à Tripoli par le lac Tchad, voyage au travers du Soudan et du Sahara : « Crozat terminait à ce moment son rapport et son itinéraire. Avec le plus parfait désintéressement, il me communiqua ses travaux en entier, y ajoutant foule de renseignements qui devaient m’être dans la suite de la plus grande utilité. Des hommes venus avec lui du Mossi acceptèrent de me servir de guides et d’interprètes ; ils devaient retourner avec moi. La mort a fauché ce vaillant au cœur généreux, simple et droit ».
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue