Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima »... - Lot 102 - Ader

Lot 102
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Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima »... - Lot 102 - Ader
Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima » ou paraphe, [Berlin et Paris avril-décembre 1862], à sa demi-sœur Claire de Charnacé ; 24 pages in-8 remplies d’une petite écriture. Très belles et longues lettres sur la musique et la politique, Les Misérables de Victor Hugo, sur ses relations avec sa mère, et sur Wagner. [Berlin fin avril]. La lettre est écrite sur un papier filigrané à l’effigie du Christ : « Dans quel temps religieux nous vivons »… Elle évoque le tromboniste Moritz Nabich : « Il y a de cela neuf ans il futrecommandé à Mme Patersi par mon père [Liszt], il quittait l’orchestre de Weimar pour virtuoser en Europe ; [….] je crois que j’eus l’honneur de l’accompagner et je lui attribue les accès de demi-surdité qui me visitent tous les six ou huit mois. Pour ma part je n’ai rien entendu, je ne sais pas s’il a joué ou hurlé des airs italiens ou de la musique classique (?) je sais seulement que nos murs étaient sur le point de faire comme ceux de Jéricho ». Quant au pianiste Charles Wehle, «  c’est une médiocrité agréable un honnête garçon très obligeant, et juste assez juif pour faire son chemin ce qui ne veut pas dire carrière. Nous avons eu ici huit jours durant Antoine Rubinstein, organisation puissante, personnalité tranchée, caractère ferme et honnête, esprit audacieux et ambitieux, plein de lui mais non à la façon des gens médiocres, c’est-à-dire préoccupé de son avenir artistique, dédaignant les honneurs mais voulant la gloire, pas assez idéal dans ses aspirations et ses vues pour faire un artiste-type, mais assez original, assez fort pour être un artiste remarquable. Ce qui manque à ses œuvres comme à sa personne, la sensibilité, est compensée par une force cyclopéenne ; je doute qu’il s’attache à qui que ce soit tout en faisant la cour à tout le monde, son développement artistique mérite d’être suivi, je me demande s’il réalisera une grande conception […] La semaine sainte a été sanctifiée par la Passion de Bach et la messe de Beethoven deux immensités mon cher Clairon ! La première vous émeut, vous purifie, vous replie sur vous-même, vous fait aimer, adorer l’homme de douleurs, la seconde est un assaut de Titan, l’homme conquérant son Dieu et l’exaltant, avec une pompe et une allégresse qui a quelque chose de la joie d’un créateur. Cette piété égalitaire est terrifiante, c’est l’homme face-à-face avec Dieu, le comprenant, lui parlant, l’aimant »… Etc. Elle ne peut aller à Paris : « je demeure à Berlin rentrant de plus en plus dans ma coquille, et comprenant de moins en moins la vie ! – Avez-vous lu Les Misérables, pour ma part je les ai sanglottés, tenez mon Clairon c’est comme cela que je sens, et Faustine, Valjean, l’évêque Myriel sœur Simplice sont mes amis beaucoup plus que tous ceux qui bourdonnent dans ma vie. Maman m’a réabonnée au Temps ; cependant elle m’écrit avec tant de raideur que je préférerais presque qu’elle ne l’eût pas fait ; il faut que j’aie commis je ne sais quoi. À la grâce du Caprice »…. [Berlin fin juin-début juillet]. « Mon âme a plus de feu que vous n’avez de cendre, mon cœur a plus d’amour que vous n’avez d’oubli ! » Elle va partir pour Bieberich : « Peut-être pourrai-je m’échapper, peut-être serai-je clouée comme la Loreley aux bords du Rhin ; j’en suis arrivée à avoir trop peu de volonté pour lutter avec avantage contre une opposition quelconque, et je suis comme une barque à la dérive j’obéis au vent qui veut bien me pousser »... Elle évoque les critiques de Claire sur Lalla Roukh de Félicien David : « je ne m’attendais pas à grand chose, et me figurais bien que ce serait plus vide encore que Le Désert (si possible !) »… Elle évoque la fin de sa collaboration à la Revue germanique de Charles Dollfus, « à cause de Daniel Stern » [pseudonyme de sa mère Marie d’Agoult] et de ses observations : « je n’ai pas le don de défendre mes idées, encore moins celui de les abandonner, il en résulte que j’aime à être laissée tranquille, et que cette passion chez moi domine toutes les autres »… Puis à propos du livre de Proudhon, La Guerre et la Paix : « la majorité des démocrates est sympathique à l’Italie et considère un peu comme des renégats ceux qui soutiennent que le débouché sur la mer Adriatique est indispensable à la prospérité de l’Allemagne »... Enfin sur l’émergence d’une « quatrième classe qui “n’est rien et qui verra tout” […] le jour où elle sera majeure elle se moquera pas mal de la démocratie bonnet de nuit, des libéraux tergiversateurs, de toute la bourgeoisie aussi rapace, aussi impitoyable, aussi dédaigneuse que l’aristocratie au temps de sa puissance »… 9 septembre. Elle est de retour à Berlin, et prise par ses occupations… « L’état que je préférerais ce serait d’être morte complétement hormis les oreilles et ce qu’il faut de cerveau, de sens, et d’âme pour jouir de la musique, et puis avoir de la musique comme on a de l’eau, quand on se plonge dans la mer, mais je voudrais de la musique archi-humaine, de celle que j’aime à pré
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