Maurice de GUÉRIN (1810-1839). L.A.S. « Maurice »,... - Lot 150 - Ader

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Maurice de GUÉRIN (1810-1839). L.A.S. « Maurice »,... - Lot 150 - Ader
Maurice de GUÉRIN (1810-1839). L.A.S. « Maurice », [Paris] Mardi 1er Xbre [décembre 1829], à son père M. de Guérin au Cayla ; 4 pages in-8, adresse. Belle et rare lettre de jeunesse à son père. Les lettres de Maurice de Guérin, mort à vingt-neuf ans, sont très rares. ... « Quel bonheur vous apporte une lettre lorsqu’elle vient de si loin ! On est tout en jouissance : les doigts frémissent de plaisir en rompant le cachet, le cœur est ému par les sentiments et le souvenir qu’elle présente, et les yeux aiment à contempler des caractères tracés par une main chérie. [...] Me voilà donc transporté sur un nouveau theatre ; mes lettres ne vous parleront plus de collège, de classes, de professeurs ; [...] un changement complet s’opère dans celui qui sort de la vie régulière et paisible des collèges pour passer à cet autre mode d’existence qu’on appelle la vie du monde ». Il donne alors son emploi du temps : « Je commence ma journée par ce qui me donne de quoi la passer, c’est-à-dire que je vais donner des répétitions à trois petits garçons qui sont en septième au prix de 15ll par mois chacun ce qui n’est pas grand-chose [...] C’est donc à 6 heures du matin que je me lève pour aller communiquer ma science à ces jeunes cerveaux. À 7 heures, la leçon finie, je déjeune à la pension même, (car j’y prends tous mes repas) et je dirige ensuite mes pas vers l’école de droit qui est aussi éloignée de chez moi que le Cayla de Cahuzac ; mais cet exercice quotidien contribue plutot à entretenir ma santé qu’à me fatiguer ; à huit heures [...] j’arrive à l’école d’où je sors à 10 heures. Je retourne alors chez moi où j’étudie jusqu’à la nuit. La nuit venue, je vais passer la soirée dans un cabinet de lecture auquel je suis abonné à 4ll par mois ; là on est bien chauffé, bien éclairé, on [a] à sa disposition tous les livres et tous les journaux et l’on jouit du double avantage de passer agréablement la soirée et d’épargner en même temps le bois et la lumière. Ainsi je suis à peu de frais abonné à toutes les feuilles publiques : il faut me voir tous les soirs environné de toutes ces voix de la renommée qui publient le mensonge et la vérité, passer de l’une à l’autre, entendre tour à tour les deux partis, hausser les épaules bien souvent, rire quelquefois et m’ennuyer presque toujours de leurs éternelles déclamations. Enfin lorsque mes paupières commencent à s’appesantir je laisse les livres et journaux et je vais dans mon lit chercher l’oubli de toutes leurs sottises ». Il aime retourner parfois « au college [Stanislas] qui m’a laissé de si doux souvenirs »... Cette lettre semble inédite. Ancienne collection Daniel Sickles (VII, 2776).
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