Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse... - Lot 159 - Ader

Lot 159
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Estimation :
2500 - 3000 EUR
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse... - Lot 159 - Ader
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de LAFAYETTE (1634-1693). L.A.S. « De La Vergne », [Espinasse] 12 décembre [1656], à l’abbé Gilles Ménage à Paris ; 2 pages et demie in-4, adresse avec trace de cachet de cire noire (transcription ancienne jointe). Belle lettre littéraire et amicale. « Vous aves eu de si bonnes raisons pour ne me pas escrire deux ordinaires de suitte que jaurois tous les torts du monde de m’en plaindre je trouve mesme quelles sont trop bonnes et je voudrois que vous en eussiés de moins valables que celle de vostre indisposition presentement que je nay guere de santé jay une pitié nompareille de ceux qui nen ont point et asseurement il ny a rien de si precieux dans la vie et lon ne peut avoir de repos sans la santé et avec elle lon se peut quasi consoler de tout enfin portes vous bien et vous serés heureux »… Elle a reçu ses poésies italiennes [Rime italiane (1636), jointes aux Poemata] : « jy en ay trouvé beaucoup que je ne cognoissois point il y en a une si grande quantité ou je prends part que si jen avois retranché deux ou trois choses je dirois quelles sont toutes pour moy cela me recompense et au dela d’avoir esté cause que vous ayés estuié litalien avec soing je suis bien heureuse que toutes les louanges que vous me donnes soient en une langue qui est moins entendue des gens qui me cognoissent que de ceux qui ne me cognoissent pas car au moins je n’auray pas la honte de scavoir que tous ceux qui les liront disent que je ne les merite pas ceux qui ne mont jamais veue croiront asseurement qu’un homme qui fait si bien des vers dans une langue estrangere a trop d’esprit pour les faire a la louange dune personne qui n’en est pas tout a fait digne et sur cette pensee la me voila une manière de Me Laure [allusion à la Laure de Pétrarque] je reliray vos poesies avec grande attention et vous manderay au p[remi]er ordinaire les endroits qui me toucheront le plus »… Elle demande enfin à Ménage s’il lui a bien « envoyé une lettre des Jansenistes » [probablement la 15e des Provinciales de Pascal, parue le 23 novembre], et conclut : « adieu nostre cher amy Menage raimons nous bien je vous en prie nous ne scaurions en verité mieux faire ». Correspondance (éd. Beaunier), n° 47.
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