Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse... - Lot 160 - Ader

Lot 160
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Estimation :
8000 - 10000 EUR
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse... - Lot 160 - Ader
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de LAFAYETTE. Manuscrit, Caraccio. Histoire. Par Madame de La Fayette ; un volume in-8 (17,5 x 12 cm) de 87 ff. non chiffrés (y compris 1 f. de titre), reliure en veau brun de la fin du XVIIe s., tranches rouges, dos à nerfs orné et titré Caraccio. Un roman inédit de Mme de La Fayette ? Ce manuscrit n’a longtemps été connu que par la mention qu’en fait le Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le Duc de La Vallière, première partie (Paris, 1783), rédigé par le libraire De Bure pour la vente aux enchères de cette bibliothèque (tome II, p. 647), sous le n° 4142 : « Caraccio, histoire, par Mme de La Fayette. In-8. v.b. Manuscrit sur papier du XVII siecle, contenant 87 feuillets. Nous ne le connaissons pas imprimé ». C’est d’après cette seule notice de catalogue que Quérard, Hoefer, Ashton (Madame de La Fayette, 1922) et d’autres ont eu connaissance de l’existence du manuscrit, et d’un possible roman inédit de Mme de La Fayette. Au XIXe s., un bibliophile provençal, Antoine de Saint-Ferriol, en eut la possession, comme en témoigne le cachet encre à ses armes figurant sur le titre. Enfin, vers 1950, un autre bibliophile retrouva ce volume sur les rayons d’une librairie, et le communiqua à Bernard Pingaud, qui jugea l’œuvre « hélas ! d’une insigne médiocrité. Autant qu’on en peut juger, il s’agit d’une copie hâtive et maladroite faite à la fin du XVIIe siècle d’un brouillon de roman qui, comme l’Histoire espagnole, mais avec beaucoup moins d’élégance, s’apparente à Zaïde. Il est probable que nous sommes là en présence d’un des tout premiers essais de Mme de La Fayette ; il n’ajoute rien à sa gloire. » (Mme de La Fayette par elle-même, éd. du Seuil, 1959, p. 2 ; voir aussi son édition de romans de Mme de La Fayette chez Gallimard, Folio n° 778, p. 375-376). Il s’agit en effet d’une copie, d’une écriture cursive mais lisible, à l’encre brune. Hormis un assez grand nombre de lettres, il n’existe pas de manuscrits autographes de Mme de La Fayette ; ils eussent permis de trancher définitivement les controverses touchant l’attribution des ouvrages publiés sous son nom après sa mort. On sait que Mme de La Fayette s’est toujours refusée à reconnaître les œuvres sorties de sa plume (sauf un Portrait de Mme la marquise de Sévigné imprimé en 1659 dans un recueil de portraits à tirage restreint non destiné au commerce), sa position sociale lui faisant considérer comme inconvenant le métier de faire des livres. De là des problèmes d’attribution qui, avec diverses phases, n’ont pas cessé d’être soulevés du XVIIe s. à nos jours. S’agissant des trois romans (ou nouvelles) publiés de son vivant (la Princesse de Montpensier, Zaïde et la Princesse de Clèves), ces problèmes ne portent que sur le degré de collaboration de ses amis : Ménage, Segrais, Huet, La Rochefoucauld. Car des lettres de Mme de La Fayette et des témoignages de contemporains (notamment Segrais et Huet eux-mêmes) ne laissent aucun doute raisonnable sur la part prise par elle à l’élaboration de ces œuvres. Mais il n’en va pas de même des publications posthumes. Pour celles-ci (outre la critique interne des textes, toujours incertaine) l’attribution repose sur l’affirmation de l’éditeur, qui aura pu détenir des informations qui nous échappent aujourd’hui : ainsi de la Comtesse de Tende (publiée en 1718 et 1724), de l’Histoire d’Henriette d’Angleterre (1720) et des Mémoires de la cour de France (1731). Mais l’attribution repose aussi (et peut-être plus sûrement) sur les copies manuscrites anciennes, de la fin du XVIIe s. ou du début du XVIIIe (donc antérieures aux publications) qui donnent explicitement les deux premiers ouvrages cités ci-dessus à Mme de La Fayette. L’un de ces manuscrits (conservé à Munich) contient, à la suite de ces deux textes, l’unique copie de l’Histoire espagnole (publiée seulement en 1909). La page de titre donne comme auteur de ce récit Mme de La Fayette, et ce fait constitue la base (certes fragile) de l’attribution ; c’est sur une semblable base que repose l’attribution de Caraccio au même auteur. Les négligences du manuscrit de Caraccio (nombreux mots répétés, quelques-uns peut-être sautés) justifient les termes de « copie hâtive et maladroite » employés par B. Pingaud. La ponctuation en est presque entièrement absente, et l’orthographe des plus fantaisiste ; mais les lettres autographes de Mme de La Fayette présentent les mêmes défauts. Quant aux nombreuses phrases bancales, elles témoignent sans doute, plus que de la négligence du copiste, qu’il s’agirait de la copie d’un brouillon, du premier jet d’un roman que l’auteur n’aura pas jugé digne d’être retravaillé et poli comme le furent Zaïde ou la Princesse de Clèves, laquelle n’est pourtant pas exempte de maladresses syntaxiques, comme on l’a remarqué depuis Valincour. Pour revenir sur l’orthographe, notons ce détail : à la fin du roman figurent ces deux vers : « Ainsy se vit enfin, pa
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