Gérard de NERVAL. L.A.S. « Gérard de Nerval »,... - Lot 181 - Ader

Lot 181
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Gérard de NERVAL. L.A.S. « Gérard de Nerval »,... - Lot 181 - Ader
Gérard de NERVAL. L.A.S. « Gérard de Nerval », Paris 7 novembre 1854, au docteur Émile Blanche, « Chevalier de la Légion d’honneur », à Passy ; 3 pages grand in-8 à l’encre bleue, adresse avec timbre et cachets postaux (petite fente). Très belle lettre au Docteur Blanche. [Au retour du voyage d’Allemagne, Nerval a été interné chez le docteur Blanche le 8 août ; sur intervention de la Société des Gens de lettres et malgré l’avis du médecin, il est mis en liberté le 19 octobre ; c’est le début d’une vie errante qui s’achèvera rue de la Vieille-Lanterne à l’aube du 26 janvier 1855. Cette lettre est l’avant-dernière que Nerval adresse à son médecin.] Il félicite Blanche de sa « distinction » dans l’ordre de la Légion d’honneur. « On a voulu sans doute récompenser en vous d’abord les services rendus à l’art et aux personnes par votre excellent père et aussi la tradition que vous en avez conservée et qui se trouve augmentée de votre mérite personnel ». Nerval a conservé à l’égard du docteur Blanche « les préjugés d’un malade sortant, d’un malade relatif, veux-je dire et certainement malade aux yeux de la science. Mes observations subsistent, pour moi, quant aux erreurs que je suppose dans certains points de la science moderne ; en Allemagne, en Belgique et en Angleterre particulièrement, certaines doctrines nouvelles ont triomphé, que vous avez peut-être le droit de ne pas admettre. Je me réserve d’en écrire mon opinion, mais je reconnaîtrai toujours les bons soins que j’ai reçu de vous et de votre femme, au point de vue moral principalement comme il convenait pour l’affection dont les crises diverses paraissent pour longtemps terminées. Un seul grief important me reste à définir ; c’est celui qui consiste à me voir repoussé comme ami et commensal de la société de vos parens et amis résidants à Passy »... Il loge « provisoirement » à l’hôtel de Normandie, rue des Bons-Enfans, « et je réside quelquefois aussi à Saint Germain, où je travaille plus librement, entrecoupant mes occupations obligées de promenades et de visites aux personnes que j’y connais. Ma vie est pour ainsi dire publique »... II espère pouvoir s’acquitter envers Blanche, et le débarrasser de son mobilier... « J’ai promesse d’une représentation à mon bénéfice et cela s’arrange bien. On dira “au bénéfice d’un artiste” le public me doit bien cela, ainsi que certains acteurs et directeurs je crois. C’est, du reste, une mode à créer et cela vaudrait mieux pour notre existence que pour nos tombes. Croyez bien, mon cher Blanche, qu’au fond j’apprécie tous vos soins et que je ne dirai jamais de mal de la maison où j’ai connu votre père et aimé à regarder votre mère comme la mienne, votre femme comme une sœur. [...] grâce aux bontés de mes parens et de mes amis je ne puis plus être inquiet sur mon avenir »... On joint la réponse du docteur Émile BLANCHE, copie avec note autographe (« Réponse à la lettre de Gérard en date du 7 9bre 1854 »), datée Passy 9 novembre 1854 (3 pages et demie in-8)... « J’apprends avec plaisir que vos préjugés de malade sortant, mais non guéri, s’effacent peu à peu ; j’aspire pour vous au moment où toutes vos idées fausses auront fait place à des idées justes sur la nature de la maladie dont vous avez été atteint, et sur les soins que vous avez reçus ; car alors vous serez guéri [...] j’ai dû, à mon grand regret, renoncer à vous donner des soins, qui, n’étant plus accueillis par vous avec confiance, ne pouvaient plus vous être utiles ; sur vos instances réitérées, j’ai été obligé de vous remettre à votre famille, et je vous ai vu avec chagrin refuser une hospitalité que j’avais été heureux de vous offrir, et que je voulais vous continuer toujours. Lorsque vous m’avez quitté, j’ai dit à Me Labrunie, votre tante, que vous n’étiez pas en état d’être abandonné à vos propres forces, et que vous aviez besoin d’une surveillance assidue ; j’ai été informé depuis que mes inquiétudes n’étaient que trop fondées »... Œuvres complètes (éd. Guillaume-Pichois, Pléiade), t. III, p. 905. Anciennes collections Arsène et Henry Houssaye ; Jules Marsan (n° 106) ; puis Daniel Sickles (IV, 1330). Exposition Gérard de Nerval, Maison de Balzac 1981 (n° 202).
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