Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE (1734-1806).... - Lot 196 - Ader

Lot 196
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Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE (1734-1806).... - Lot 196 - Ader
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE (1734-1806). L.A.S. « Restif de LB », 16 juillet 1767, à Pierre-Jean-Baptiste Nougaret ; 2 pages in-4, adresse. Belle lettre de ses débuts, lors d’un séjour dans son village natal de Sacy. [Rétif vient d’abandonner son métier d’ouvrier typographe pour se consacrer à la littérature, après la publication de son premier roman, La Famille vertueuse. Il s’est lié depuis peu avec l’écrivain Pierre-Jean-Baptiste Nougaret (1742-1823) qui deviendra bientôt son rival.] Il est arrivé en Bourgogne : « j’ai séjourné à Sens, à Auxerre &c. & je finis par me claquemurer à la Bretonne dans un petit bâtiment destiné jadis à faire une volière. Là j’ai la satisfaction, bien grande je vous assure, de passer des jours exactement seul : mais comme les plaisirs ne sont jamais purs, je n’ai pas celle dêtre deux lorsque je le voudrais. Ah ! mon ami, qu’il êt doux pourtant d’être deux, après avoir été longtems seul ! Par exemple, si j’étais M. Nougaret, je serais enchanté au bout de huit jours de solitude de trouver dans mon donjon, en chair et en os, mademoiselle Angélique. (à propos de mademoiselle Angélique, je suis bien sûr qu’elle se porte bien, ainsi je prends la liberté de lui faire mille complimens.) La déesse qui tient ici sa cour, c’êt la paisible Uniformité. Je vous assure qu’elle n’êt pas sans attraits, il êt des jours où je la préfère à sa pétillante sœur, la bruyante Variété. Cependant je vous avouerai que je suis comme un homme qu’une jolie maîtresse rend heureux depuis longtems ; lorsqu’il voit une de ces beautés piquantes, qui ne cachent point qu’elles veulent plaire, & qui réussissent toujours, il ne peut s’empêcher de jeter un regard de convoitise sur ces coquètes ; il est même des instans, où l’estimable objet qui l’enchaîne ne l’emporte que peu, ou point du tout, sur ces Laïs aimables »… Il n’a pas de ces amusements, sinon de se « promener tous les soirs & fort tard jusqu’à l’entrée d’un sombre valon, qui inspire à l’ame durant les ténèbres de la nuit, cette secrète horreur qui ne lui déplaît pas, parce qu’elle n’a justement que le degré qu’il faut pour l’étonner, & qu’elle n’êt pas assés grande pour l’épouvanter ». Quant à la brochure de Nougaret, Rétif a parlé à l’imprimeur qui « demande dix louis pour l’imprèssion sans cadre » ; sa femme pourra venir prendre l’exemplaire, au sujet duquel Rétif fait des recommandations…
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