Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. L.A.S.... - Lot 197 - Ader

Lot 197
Aller au lot
Estimation :
4000 - 5000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 5 120EUR
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. L.A.S.... - Lot 197 - Ader
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. L.A.S. « Restif La Bretone », 2 thermidor X (21 juillet 1802), [à Louis de Fontanes] ; 2 pages in-4. Longue et très belle lettre sur ses Posthumes, et les poursuites contre l’ouvrage, qui causent sa ruine. « Les Lettres posthumes, ou Lettres du Tombeau, sont l’ouvrage qui cause apresent ma peine ». Il rappelle que c’est le même ouvrage dont « une dame [Fanny de Beauharnais] vous parla, […] il y a quelques années, où il était question d’un duc Mutipliandre ». Il résume en détail l’ouvrage : « Un président est devenu éperdûment amoureux de la marquise de Chazù. Il ne peut la toucher, tant qu’elle est mariée. Au désespoir, il s’empoisonne. Le breuvage fatal est à peine avalé, que la Dame, veuve depuis deux jours, arrive. Elle dit au Président de Fontlhète : je vous aime, je vous aimais ; mais mon devoir s’opposait. Il ne s’oppose plus ; je sais votre desespoir ; je viens me donner à vous. Fontlhète au desespoir d’avoir exécuté sa funeste résolution, prend tous les antidotes possibles ; il suspend sa mort par là, il épouse la Marquise, il se flate même d’échapper, par la vive impression que fait sur lui un bonheur inesperé. Mais au bout de quelques mois, il sent que le coup fatal est porté. Sa femme est enceinte. Il veut lui dérober la vue de ses douleurs & de sa mort. Il se fait donner une commission du Gouvernement pour Florence. De là, il écrit des Lettres, qu’il tâche de rendre amusantes ; elles sont folles, gaies, libres quelquefois ; toutes sont doubles ; celle de la circonstance présente est toujours suivie d’une autre, qu’un Ami ne doit envoyer, qu’après sa mort, pour prolonger fictivement la durée de son existance. Il parle d’abord d’une Yfflasie & d’un Klarendon, amans époux, péris la 1re nuit de leurs noces, par un tremblement de terre occasionné par une éruption du Vésuve. (car quoique tous-deux Anglais, ils sont à Naples) ; Fontlhète prend de là occasion de décrire l’état des âmes, & l’on voit son but, qui est de persuader à son épouse, qu’il sera présent à toutes ses actions, sans pouvoir lui parler, faute d’organes […] Vient ensuite l’histoire du duc Multipliandre, pour rendre ses Lettres amusantes, par des Avantures extraordinaires. C’est ici où il s’en trouve, qu’on a crues libres ; mais que Fonthlète n’écrivait, que pour faire croire à sa santé. Une de ces Avantures, qui commence la IIIme Partie, est libre effectivement, on offre de la changer. Il y a encore une historiette un peu libre à la fin de la IVme Partie, on propose de la retrancher. » Rétif affirme : « Le but de l’ouvrage est celui d’un tendre époux, qui veut séparer le plûs possible, l’instant de sa mort, de celui où son épouse l’apprendra. Et cela, par cette raison générale, qu’un malheur ancien est toujours moins sensible, qu’un malheur récent ». Il ajoute que « ma situation est affreuse, attaqué pour un ouvrage contre les mœurs tandis que cet ouvrage est tout en faveur des bonnes mœurs »… Et il supplie Fontanes : « Vous avez de l’esprit, vous avez une âme ; concevez l’horreur de ma situation. […] L’espérance, dernier bien des malheureux, l’espérance m’abandonne. J’avais encore quelques ouvrages ; l’effroi me les fait cesser, quitter. Et cependant, ruiné par les Assignats, c’était ma dernière ressource. On réduit au désespoir une Famille entière, père, ou plutôt Ayeul, mère veuve, enfans orphelins en bas âge, pour une indécence douteuse, excusable par ses motifs, & je me vois, vieux, à la merci de gens qui peut’être ne sentent pas, ou du moins ne sente pas comme moi. Que deviendrai-je ? N’ai-je donc plus d’espoir que la mort ? Mais la mort ne sauvera que moi du malheur ; elle ne sauvera pas une veuve & des orphelins ». Il voudrait obtenir une « pension littéraire du Ministre de l’intérieur. Jamais on n’en eut plus besoin, plus d’emploi de travail ; une perte de tout ce que je possédais. Voilà mon sort. […] Je suis à plaindre, par un malheur, & non par un crime : je n’ai violé aucune loi »… Il aurait besoin d’une pension de l’Institut…
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue