Pierre GASSENDI (1592-1655) mathématicien,... - Lot 232 - Ader

Lot 232
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Pierre GASSENDI (1592-1655) mathématicien,... - Lot 232 - Ader
Pierre GASSENDI (1592-1655) mathématicien, astronome et philosophe. L.A.S. « P. Gassendus », Aix-en-Provence nones (5) de décembre 1636, à Gabriel Naudé à Rome ; 3 pages petit in-fol. remplies d’une petite écriture serrée avec deux dessins à la plume, adresse « A Monsieur Monsieur Naudé Coner & medecin ordre du Roy à Rome », en latin. Rarissime, longue et très importante lettre scientifique sur l’observation du soleil , la théorie corpusculaire de la lumière et la vision rétinienne, illustrée de deux dessins. Cette lettre, signée en tête « P. Gassendus G. Naudæo suo S. », et qui présente quelques ratures et corrections, a été publiée par Gassendi lui-même : elle est en effet la première (p. 1-8) de son traité De apparente magnitudine Solis humilis et sublimis epistolae quatuor, in quibus complura physica opticaque problemata proponuntur et explicantur (Paris, Hacqueville, 1642), qui se compose de 4 lettres : celle-ci à Naudé, à Liceti (13 août 1640), à Boulliau (28 décembre 1640) et à Chapelain (13 janvier 1641). On relève de très légères variantes avec le texte imprimé, qui divise la lettre en VII séquences numérotées, ces numéros ne figurant pas sur l’autographe. [L’écrivain Gabriel Naudé (1600-1653), le futur bibliothécaire de Mazarin, avait obtenu son doctorat de médecine à Padoue en 1633, et reçu le titre de médecin ordinaire de Louis XIII ; il est alors à Rome comme bibliothécaire du cardinal Bagni, et y a été élu membre de l’Accademia degli Umoristi. Plus tôt, à Paris, dans l’entourage du président de Mesmes, dont il était le bibliothécaire, et de Jacques Dupuy, il s’était lié avec Gassendi, comme lui figure éminente du libertinage érudit de son temps.] Naudé avait reproché à Gassendi d’être obscur en disant que le soleil, lorsqu’il est voisin de l’horizon, semble plus grand que dans les hauteurs du ciel. Se représenter cela est difficile et doit être prouvé par une autopsia [observation par soi-même] : « Dixeram Solem horizonti vicinum, ac inter vapores degentem conspici majorem quam in æthere sublimi ac puro ». Il avait constaté que le soleil à l’horizon projetait une ombre plus grande que pendant qu’il s’élevait, et avait pu le vérifier par l’exemple de la lune, grâce à des expériences indubitables. Mais il subsiste une difficulté : si l’ombre est plus grande, pendant que le soleil descend à l’horizon, le soleil doit donc apparaître plus petit ; ce qui s’oppose à l’observation précédente. Mais quand il dit projeter une ombre plus grande, il ne veut pas dire plus longue : il est certain qu’une ombre plus longue est produite au-dessus de la ligne d’horizon par le soleil bas, et plus courte quand il est élevé. Il veut plutôt dire plus large, observée d’après la latitude et dans le diamètre transversal : « Itaque cum dico in primis majorem umbram proiici, longiorem non intelligo : certum est enim umbram longiorem ab humili Sole creari supra horizontis planitiem, ac breviorem ex edito. Intelligo potius crassiorem, sive secundum latitudinem, & in diametro transversa spectatam ». Il cherche à expliquer les écarts apparents dans la taille du soleil et de la lune à différentes heures en se référant à l’expérience visuelle produite par des phénomènes lumineux. Ainsi ces corps apparaissent plus grands à l’horizon qu’à leur apogée, car la pupille se dilate à cause de l’exposition différentielle à la lumière à l’horizon. Il explique par un double dessin : soit A un corps opaque, soit B le même, la plus grande source lumineuse en D, la plus petite en E, les deux à la même distance du même plan F G. Il démontre ainsi que l’ombre de A, créée par D, reçue en F, est plus étroite que l’ombre de B, créée par E, reçue en G. Donc si on suppose que le Soleil à l’horizon est D, et quand il est élevé est E, quand il est plus grand, il doit projeter une ombre plus petite comme on le voit en F, et s’il est plus petit une ombre plus grande comme on le voit en G. C’est la même chose pour la Lune… Il dessine alors l’instrument qu’il a l’habitude d’utiliser pour calculer les diamètres du Soleil et de la Lune : « Ea refert valdè quidem simplex, sed adpositum tamen Organum, quo Solis, ac Lunæ aucupari diametros soleo ». Et il explique : « Nempe H, I, repræsentat lævigatam Trabeculam quatuor propemodum orgyiarum, sive toisarum parisiensium. KLMN & OPQR sunt duo æqualia pinnacidia dimidium prope pedis lata, ac ipsi plano Trabeculæ, ejusque extremis ad normam erecta »… HI est une planche lisse de 4 orgies de long, ou toises parisiennes ; KLMN & OPQR sont deux pinnules égales séparées d’à peu près un demi-pied, posées à chaque extrémité. Il construit ainsi cette planche, et étaye de sorte que la planche soit placée derrière le rayon du soleil, la pinnule KLMN dans la partie supérieure, le soleil dirige son ombre sur la partie inférieure OPQR. Le soleil étant plus grand que la pinnule supérieure, il est nécessaire que son ombre décroisse quand il monte, et quand elle arrive à la pinnule in
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