Jean-Baptiste Marie PIERRE (Paris, 1714 -... - Lot 10 - Ader

Lot 10
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Estimation :
80000 - 100000 EUR
Jean-Baptiste Marie PIERRE (Paris, 1714 -... - Lot 10 - Ader
Jean-Baptiste Marie PIERRE (Paris, 1714 - 1789) La Savoyarde ; Le Savoyard Paire de toiles Signées en bas à gauche Pierre f. 131,3 x 97,6 cm et 131 x 97,8 cm Provenance : - Charles-Nicolas Roland (1729-après 1794), receveur des tailles à Chartres et caissier de Claude-Henri Watelet. - Sa vente, Paris, Hôtel d’Aligre, 13 avril 1780, n° 13 avec son pendant (« un homme assis ; il tient la main d’une femme vêtue en paysanne : pour pendant une femme du commun donnant le sein à un enfant et entourée de quatre autres, tableaux par M. Pierre »), adjugé 201 livres à François-Charles Joullain (1734-1799), marchand d’art et expert. - Resté dans la même collection du début du XXe siècle. - Vente Millon, Paris, Hôtel Drouot, 8 décembre 2020, n° 42  Exposition :  Paris, Salon de 1745, n°  65 : « Autre [tableau] de 4 pieds sur 3, représentant une Marmotte avec plusieurs Enfans » (La Savoyarde seule). Bibliographie :  - M. Halbout, J.B.M Pierre, vie et oeuvre, essai de catalogue des peintures et dessins, thèse de l’École du Louvre, 1970, n°  25. - G. Faroult, La Vielleuse par Marie-Anne Loir au musée de Riom : fortune d’une iconographie savoyarde, entre peinture et littérature au XVIIIe siècle, in. B.S.H.A.F., Paris, 2003-2004, p. 247-250. - N. Lesur, O. Aaron, Jean-Baptiste Marie Pierre, 1714-1789, Premier peintre du roi, Paris 2009, p. 235-36, P.62 et P.64. Œuvres en rapport :  Gravés par Nicolas IV de Larmessin (1684-1755) sous le titre La Savoyarde et Le Savoyard. Un exemplaire de l’estampe est exposé aux Salons de 1746 et de 1747. La tablette comporte le quatrain suivant : « Libre en mon galetas / J’y commande en princesse / Mes enfans forment mes états / Leur innocence est ma richesse ». Disparus depuis la fin du XVIIIe siècle mais restés célèbres grâce aux gravures qu’en a tirées Nicolas de Larmessin, nos deux tableaux illustrent parfaitement la diversité de l’œuvre de Pierre à son retour d’Italie. S’il ne délaisse alors pas la peinture d’Histoire qui lui permettra d’accéder aux fonctions officielles, l’artiste s’assure une clientèle variée de grands collectionneurs en multipliant les scènes de genres. Présenté en 1745 sous le titre Une Marmotte avec plusieurs Enfans, la Savoyarde n’est alors pas encore accompagnée de son pendant, probablement réalisé peu de temps après. Le premier représente une jeune femme coiffée de sa « marmotte », nom donné au fichu traditionnel porté par les Savoyardes, allaitant un bébé, entourée de ses quatre autres enfants. Dans la seconde composition, un jeune couple s’est installé au milieu de ruines. Pierre aborde ces sujets d’inspiration populaire en peintre d’Histoire plus qu’en peintre de genre : nos toiles sont trois fois plus grandes que la taille habituelle d’un tableau de Chardin. Enfin, la provenance de nos toiles s’avère particulièrement intéressante par ce qu’elle révèle de la clientèle et des dessous du marché de l’art à la fin du XVIIIe siècle. Leur propriétaire, Charles-Nicolas Roland (1729 - après 1794), est le caissier de Claude-Henri Watelet (1718-1786). Le fameux amateur est un des plus vieux amis de Pierre qu’il a rencontré à Rome en 1736 et qui a illustré pour lui en 1760 son œuvre majeure, L’Art de peindre. Il est donc fort possible que nos Savoyards soient entrés dans la collection de Roland par l’intermédiaire de Watelet, qui était non seulement son employeur mais aussi un intime. Associé et probablement compromis dans la déconfiture financière de Watelet, il voit ses biens saisis et mis en vente le 13 avril 1780. Nos deux tableaux sont alors rachetés par le marchand d’art et expert de la vente, François-Charles Joullain (1734-1799).
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