CHASSEURS D’AFRIQUE. Manuscrit autographe... - Lot 279 - Ader

Lot 279
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CHASSEURS D’AFRIQUE. Manuscrit autographe... - Lot 279 - Ader
CHASSEURS D’AFRIQUE. Manuscrit autographe du soldat Étienne DOMAS, du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, 1er escadron, 1867-1873 ; carnet petit in-8 de 103 pages remplies d’une petite écriture, couverture toilée (usagée, quelques ff. détachés et salis). Intéressante relation sur la vie militaire en Algérie et la guerre de 1870. Étienne Domas, né à Saint-Genès-l’Enfant près Riom en 1846, retrace son parcours depuis son tirage au sort le 7 janvier 1867 et son incorporation, le 22 novembre, au 3e Chasseurs d’Afrique. Arrivée à Marseille au Fort St Jean, puis houleuse traversée jusqu’à l’arrivée à Stora en Algérie. Puis c’est la marche vers Constantine, et Batna, ville fortifiée, « pays froid il tombe de la neige et il gèle », où il fait ses classes, jusqu’en mars 1868. C’est alors le départ, à travers les contreforts du petit Atlas, pour Biskra, pays excessivement chaud en bordure du désert, où le « siroko » souffle sans cesse une chaleur étouffante, sous 63° à l’ombre…Puis retour à Constantine, et Batna. C’est alors que se déclare une épidémie de choléra, qui décime les troupes. Il tombe malade à son tour ; à la sortie de l’hôpital, après 5 mois, « il n’y avait que 12 hommes valides dans chaque escadron ». Après la maladie, c’est la famine, « les arabes mourraient comme des mouches »… Retour sur Constantine, et pendant 15 mois (1869-70), il effectue de nombreux déplacements, convois, escortes, détachements, etc. Le 30 juillet 1870, retour en France, dans la division de cavalerie du Gal Margueritte, débuts de terribles combats à Pont-à-Mousson, qui durent tout le mois d’août, qu’il raconte en détail : charges, attaques, exécutions de prisonniers prussiens, escorte de l’Empereur à Verdun, puis à nouveau les combats : Valmy, Sainte-Ménéhould, Vouziers, Rethel, Bazeilles, etc. Les cuirassiers, dont l’étincelante cuirasse servait de point de mire, se sont fait décimer par les obus ; puis on sonne la charge « tous ceux qui se trouvaient en tirailleurs ont été sabrés et décimés »… Les Prussiens les piègent, et son escadron revient avec des pertes sérieuses : 46 hommes en moins. Ils sont cernés par l’ennemi, les obus s’abattent, le général de division est tué, il leur crie « chasseurs, vengez moi ! […] mon cheval reçoit un obus qui lui coupe les jambes […] on avait hissé le drapeau blanc avec la Croix-Rouge mais ils ne respectaient rien, ils tiraient dessus et ont écrasé tous les blessés […] nous étions cernés par 500 bouches à feu de fort calibre […] nous nous sommes retrouvés 22 hommes de mon escadron sur 130 que nous étions […] nous étions prisonniers de guerre, notre commandant se mit à pleurer ». Ils sont d’abord détenus sur « l’île de la misère » ainsi nommée car on y mourrait de faim ; puis en Allemagne jusqu’en avril 1871. Le 22 avril, il embarque à Marseille pour retourner en Algérie, pour y rejoindre le sud : révoltes, escortes, expéditions, Kabylie, etc. Le 28 septembre 1873, il rentre chez lui après six ans d’absence… On joint un carnet d’écolier, Histoire. Conquête de l’Algérie 1830-1848, Révoltés de Kabylie 1849-1882, Question d’Orient-Crimée 1854-1856 (in-12 de 20 p. avec 5 cartes et plans).
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