Jean VILAR (1912-1971)

Lot 63
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Jean VILAR (1912-1971)
Acteur et metteur en scène, créateur du Festival d'Avignon et du T.N.P 8 L.A.S., Paris et Hyères 1936-1938, à Edmée Cazalis, comtesse Roederer; 11 pages in-4 et 8 pages in-8, 2 enveloppes, une adresse (2 lettres au crayon).{BR} Très belle correspondance sur ses débuts, dans un petit rôle du Camelot de Roger Vitrac, mis en scène par Charles Dullin au Théâtre de l'Atelier.{BR} Paris 25 septembre 1936. Il passera la nuit dans la chambre d'un camarade du collège Sainte-Barbe. La répétition à l'Atelier commence dans une heure. Il signe: «Le vidame de Chartres». 25 septembre (soir). Il s'est rendu à l'Atelier et après la répétition a demandé à Dullin s'il avait des rôles à distribuer: «Il m'a répondu: “Mais bien entendu”, “mais oui, mon petit”. “Mais... Tu as passé de bonnes vacances ?” En résumé il a prononcé quatre ou cinq de ses phrases dont le texte change souvent et l'introduction jamais». Il pense avoir quelque chose dans Le Camelot. Amusantes nouvelles de «la Grande Mademoiselle, dit Nonotte», son ami Régis dont l'éloignement l'attriste… 5 octobre. De retour de l'Atelier, il épanche sa mauvaise humeur à l'égard de Dullin et Vitrac: «Je n'arrive pas à me faire sortir de la tête que la pièce est le plus beau navet des navets. J'en suis écœuré. J'en suis écœuré parce que j'aime Dullin et que je vois qu'il est en train de gaspiller la petite fortune qu'il possède à la rentrée d'octobre. Écœuré aussi parce que Georgius est un excellent chanteur de music-hall mais un mauvais acteur de comédie [...] La pièce est creuse, froide, bête»... Il évoque ses relations tendues avec Titayna, qui le pousse à écrire des contes pour Paris-Soir... 10 octobre. Il commence à avoir le trac, «comme un jeune marié», pour la répétition générale du Camelot qui aura lieu le lendemain... «La dernière chanson du Camelot commence ainsi: “J'aurai passé comme l'herbe”... J'ai peur que ce final ne soit trop vrai dans quelques jours»... [14 octobre]. Les recettes de la première ont été bonnes. Le Parisien et Le Figaro se sont montrés un peu sévères, et plusieurs critiques ont quitté leurs fauteuils avant la fin du spectacle: «Je crois cependant que le public viendra. Le public de Georgius sinon le public habituel de l'Atelier. Ce soir, les gens ont ri très, très souvent. [..] Navrant de penser combien on peut tromper un public assez grossièrement»...{BR} Service militaire. Sète 23 décembre 1937, pendant une permission, où il essuie les reproches de sa mère: «Et d'entendre vos pensées à travers les paroles de ma mère m'a tellement rempli de joie, de joies secrètes, de joies anciennes (Tour de France, Vence, verres d'eau, conseils à un j. homme qui entre dans la vie etc…) que je me suis tu, que je n'ai rien dit. Me défendre m'eût causé beaucoup de peine»… Hyères 31 décembre, lettre de vœux. Hyères 29 août 1938, au retour de manœuvres (il a collé une fleur d'edelweiss à sa lettre)… Sa vie de soldat dans la musique militaire: «j'étais au pupitre des batteries. J'avais en main ce national et patriotique instrument que l'on appelle les cymbales. Si j'avais suivi ma partition, j'aurai donné un coup de cymbale environ chaque 4 ou 5 mesures dans une ouverture de Mozart: Ascanio in Alba. J'ai préféré encourir les foudres de mon chef de musique et n'ai pas donné un seul coup de tout le morceau»... Il a «beaucoup souffert de voir Cocteau et Marais entraîné dans un fait divers de journal méridionnal […] Quelle pourriture ! Jamais la paix, même dans le civil»...{BR}
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