COCTEAU Jean (1889-1963). MANUSCRIT autographe... - Lot 423 - Ader

Lot 423
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Estimation :
1000 - 1500 EUR
COCTEAU Jean (1889-1963). MANUSCRIT autographe... - Lot 423 - Ader
COCTEAU Jean (1889-1963). MANUSCRIT autographe signé « Jean », [1954] ; 1 page et demie grand in-fol. (260 x 460 mm) à l’encre noire, sur deux feuillets, signé au dos du 1er feuillet, avec cette indication au verso du 2e feuillet : « Pour le disque ». Réflexions sur l’inspiration poétique. Ce texte était destiné à accompagner la sortie du disque vinyle 25 cm Poèmes de Jean Cocteau dits par l’auteur, édité par Pathé-Marconi en 1954. Cocteau y lisait plusieurs de ses œuvres, dont l’Ange Heurtebise, un poème sur Manolete et des extraits de son théâtre. « Il ne suffit pas d’avoir une idée. Encore faut-il que cette idée nous aie – nous occupe – nous hante – nous devienne insupportable et encombrante pour que nous l’expulsions et qu’elle se mettre à vivre d’une existence qui lui soit propre ». Le rôle du poète est « d’ordre moral […] Écrire, en ce qui concerne le poète, c’est changer de la nuit en lumière. C’est en quelque sorte mettre de la nuit en plein jour. Rien n’est plus complexe ni plus mystérieux que ce travail. […] Somme toute notre métier (et PICASSO me disait : Le métier c’est ce qui ne s’apprend pas) notre métier est un métier d’archéologue. Puisqu’il ne faudrait pas dire inspiration mais expiration – que nos œuvres préexistent et que notre entreprise est de fouiller notre âme ». Le cinématographe et le disque, par leur grand tirage, multiplient pour le poète « les chances de toucher quelques personnes que le poète ne rencontrait pas jadis ou rencontrait à la longue et après sa mort. La lutte que mène le poète de son vivant est un paradoxe car il est posthume. La France a toujours tué ses poètes. La liste est longue de ses victimes. Et c’est une bonne chose. Un poète doit mourir plusieurs fois avant de vivre. En vérité, c’est lorsque le poète est mort qu’il vit et s’il vit il est toujours un peu mort. C’est pourquoi sa lutte est si rude. L’œuvre qui le mange et qui veut se débarrasser de lui est la plus forte. Elle exige l’aide d’un plus faible
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