THUCYDIDE. De bello Peloponnesiaco libri... - Lot 142 - Ader

THUCYDIDE. De bello Peloponnesiaco libri octo. Francfort : héritiers d’André Wechel, Claude de Marne, Johann Aubry, 1594. — In-16, 119 x 78 : (16 ff.), 763 pp., (42 ff.). Maroquin rouge, plats ornés d’un semi de 14 ovales formés de branches de lauriers enserrant six espèces de fleurs, inscrit dans un cadre composé de palmes et de feuillages bordés d’un double filet, au centre figure un ovale plus grand, comprenant sur le premier plat les armes du possesseur formées d’une bande cintrée chargée de trois fleurs de lys, et sur le second un pied de trois lys entouré de la devise « Expectata non eludet », dos lisse orné dans le même esprit, tranches dorées (reliure de l’époque). Édition recherchée de cette version latine de l’ouvrage de l’historien athénien Thucydide sur la guerre du Péloponnèse. Il s’agit de l’édition in-16 reprenant celle in-folio de la même année, proposant la traduction latine de Lorenzo Valla (1407-1457) revue par Henri Estienne, largement corrigée et améliorée ici par l’humaniste italien Emilius Portus (1550-1614) et annotée par son père Franciscus Portus (1511-1581). C’est cette traduction qui sera généralement reprise dans les éditions suivantes. On y trouve également une vie de Thucydide par Ammien Marcellin (0330?-0395?), traduite et annotée par Isaac Casaubon (1559-1614). Précieux exemplaire en maroquin rouge de l’époque, entièrement réglé, relié pour le diplomate vénitien Pierre Duodo (1554-1610), ambassadeur de la République de Venise à la cour de Henri IV de 1594 à 1597. Il fait partie d’une série d’environ 150 volumes de petit format, reliés à Paris vraisemblablement après 1597. Ces reliures sont très caractéristiques, présentant un décor de semi de fleurs avec au centre du premier plat les armes du possesseur et au centre du second trois fleurs de lys au naturel entourées de la devise « Expectata non eludet ». Duodo se servit de trois couleurs différentes de maroquin ; le rouge, comme ici, était dévolu aux ouvrages de théologie, de droit, de philosophie et d’histoire, le vert olive aux livres de littérature, et le maroquin citron habillait les ouvrages de sciences, de botanique et de médecine essentiellement. L’atelier qui confectionna ces reliures n’est pas connu. Esmérian (I, p. 94) affirme qu’il s’agit de celui de Clovis Ève, Hobson de son côté l’attribue à l « Atelier de la seconde Palmette » (Hobson et Culot, 178-179). Longtemps les armes ont été données comme étant celles de Marguerite de Valois, ce n’est qu’en 1925 que leur véritable attribution fut révélée, grâce aux recherches du docteur Bouland. Manque à la coiffe de tête, craquelures aux charnières. Provenance : Pierre Duodo. - Comte de Montalembert, pair de France, avec son ex-libris. - Roger Huet, avec son ex-libris.