Simone de BEAUVOIR. Manuscrit autographe... - Lot 126 - Ader

Lot 126
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Simone de BEAUVOIR. Manuscrit autographe... - Lot 126 - Ader
Simone de BEAUVOIR. Manuscrit autographe d’une interview, [Où en est la révolution cubaine ?], [début avril 1960], avec L.A.S. d’envoi à une dactylographe ; 20 pages et demie in-4 avec ratures et corrections, sur papier quadrillé. Réponses à une interview sur la révolution cubaine, au retour de son séjour de plus d’un mois à Cuba. Les remarques de Beauvoir, numérotées de 1 à 19, correspondent à des questions de Claude Julien ; l’interview sera publiée dans France-Observateur le 7 avril 1960. La réalité de la révolution cubaine est « plus riche, plus complexe, plus passionnante » que Beauvoir ne l’imaginait : « La presse française et étrangère a beaucoup insisté sur le caractère romantique, improvisé, désordonné qu’elle prêtait à cette révolution ; elle m’apparaissait de loin comme très sympathique, mais pas très sérieuse. Or j’ai rencontré à la Havane des gens très réfléchis, très compétents, très avertis des problèmes qui se posent à eux ; ils sont jeunes, c’est vrai, mais ils en ont conscience […] ils remédient à cette inexpérience par beaucoup de travail et de réflexion. Les anciens combattants de l’armée rebelle portent la barbe et souvent les cheveux longs, ils conservent leur uniforme même s’ils sont ministres : leur aspect déconcerte un peu les Européens et les Américains du Nord ; mais il ne répond à aucune bizarrerie, […] aucun désordre intellectuel ou moral. J’ai rencontré Che Guevarra ; il y a un surprenant contraste entre la solennelle banque où il est installé, et Che Guevarra, avec ses longs cheveux, sa petite barbe, son béret, et son air d’extrême jeunesse. Mais j’ai constaté qu’il répondait à toutes les questions avec une grande compétence : la solidité de ses exposés m’a frappée. Je n’ai parlé avec lui que deux ou trois heures, et je ne suis évidemment pas une spécialiste ; mais on m’a dit qu’il étonnait les spécialistes eux-mêmes ; […] il discute les traités de commerce avec une précision et une intelligence supérieures, généralement, à celles de ses interlocuteurs et c’est lui qui finit par les mettre dans sa poche »… Elle raconte leur premier contact avec Fidel Castro, et l’« effrayante impétuosité » avec laquelle la foule s’est ruée sur lui à la fin de son discours d’inauguration d’une école… Elle rapporte des remarques de Guevara sur le choix d’un ministre des Finances, de Jimenez sur le taux d’analphabétisme, d’Oltusky sur le destin de la révolution… Elle commente la réforme agraire, et marque clairement les limites de la comparaison entre Cuba et la Chine : « Cuba n’a pas d’appareil, aucune idéologie a priori, et seulement six millions d’habitants »…
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