Cosima WAGNER. 3 L.A.S. « Cosima », [Munich]... - Lot 127 - Ader

Lot 127
Aller au lot
Estimation :
500 - 600 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 2 048EUR
Cosima WAGNER. 3 L.A.S. « Cosima », [Munich]... - Lot 127 - Ader
Cosima WAGNER. 3 L.A.S. « Cosima », [Munich] 1867, [à Claire de CHARNACÉ, sa demi-sœur] ; 4, 1 et 4 pages in-8, remplies d’une petite écriture, les deux premières sur papier rose. Sur leur mère Marie d’Agoult. 15 juin. Sur sa mère : « vis-à-vis d’elle, impossible, je tourne et retourne mes phrases quand je lui écris, craignant de la blesser par mes âpretés, ou de l’induire en erreur par mon expansion. […] comment est-il possible que maman soit aussi frappée d’une ruine qui n’a pas dû la surprendre ? La ruine n’a pas pu arriver soudain, et je ne comprends pas qu’elle soit plus ruinée aujourd’hui qu’il y a six mois ? Croyez-vous qu’elle ait des relations assez sérieuses et des amis assez fidèles (outre Mr de Ronchaud), pour ne pas être livrée à l’isolement ? Il m’a toujours semblé qu’à Paris où tout le monde veut être riche, on peut mieux se passer de fortune que partout ailleurs. Je ne sais si je me trompe mais je me figure que l’on a des égards pour la pauvreté précisément en raison des bassesses quotidiennes que l’on voit faire pour la fortune. Cela ne m’empêche pas de ressentir de plus en plus pour maman le coup dont elle est frappée ; à la lecture de sa lettre très excessive je me suis dit ce n’est qu’une perte de fortune. Ayant toujours été pauvre je n’ai peur que de perdre ce que j’aime soit par la mort, soit par la séparation dans l’espace ; je n’ai pas pu me mettre de suite à la place de maman et puis j’étais blessée de son manque de confiance. Maintenant que j’ai réfléchi et que tout sentiment personnel est effacé je comprends bien ce que vous dites, et qu’il n’est pas probable que d’ici à peu de temps maman reprenne au travail. Je ne puis vous dire combien je la plains à présent ! J’ai peur de le lui trop montrer c’est pourquoi je remets ma lettre d’un jour à l’autre […] Maman a-t-elle su inspirer de véritables affections ? […] À part Mr de Ronchaud je crains que non »... Puis elle parle de Hans von BULOW : « Je vois à peine mon mari tant il est occupé ; demain nous avons une représentation de Lohengrin sous sa direction, à en juger d’après la répétition générale ce sera magnifique. Au mois de juillet Hans ira prendre les eaux à St Maurice dont il aura bien besoin après les fatigues de ces temps-ci ; et en automne nous comptons ouvrir l’école de musique. Plus je vais et plus je bénis le travail »… Elle critique la conduite du marquis de Charnacé à l’égard de Claire et parle de ses filles… 9 juillet. Elle recopie sa lettre très sèche au marquis de Charnacé au sujet de Claire. 21 novembre. Elle félicite Claire de s’être débarrassée des « crapauds » qui l’entouraient. WAGNER « ne s’est arrêté que huit jours à Paris qui lui a horriblement déplu figurez-vous. Bâtisses, exposition, hôtel, magazins tout lui a été odieux ; et il s’en est retourné au désert ». Elle encourage Claire à se remettre à la peinture, et lui demande une copie du portrait d’Érasme, ce « grand homme » : « Quand je dis grand homme j’entends presque toujours un artiste un poète ou un philosophe, il y a peu de généraux et d’hommes d’État auxquels j’applique l’épithète de grand »… Puis elle parle de leur mère : « sa “bêtise” me passe ; s’il pouvait y avoir un moyen pour elle de réparer les “inadvertances” de sa vie (nommons cela ainsi n’est-ce pas ?) c’était en se conduisant irréprochablement envers vous. Vous ouvrir sa maison, ne voir exclusivement que les personnes qui se conduisent bien envers vous, dire son fait à Mr de Charnacé en qualité de mère ; telle est la conduite qu’un peu de bon sens – je ne dis pas de cœur – lui aurait inspirée. De ses quatre enfants pas un bien avec elle, (moi n’ayant évité une rupture qu’à cause des 100 lieues où je me tiens à distance moralement et physiquement), mon père [LISZT] l’être conciliant par excellence rompant avec elle une dernière fois, avec intention. Et vous qui avez cru en elle qui vous êtes dévouée à elle jusqu’au sacrifice de votre existence, je vous avoue que je ne me tranquillise que par la pensée que vous êtes délivrée de tout rapport, et par votre conclusion qu’au bout du compte il n’y a rien de bête comme la méchanceté »...
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue