Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). 65 L.A.S.,... - Lot 211 - Ader

Lot 211
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Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). 65 L.A.S.,... - Lot 211 - Ader
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). 65 L.A.S., 1828-1855 et s.d., à Mlle Delphine Gay, puis Mme de Girardin ; environ 138 pages la plupart in-8, nombreuses adresses. Très belle et importante correspondance à la jeune poétesse, puis à l’amie fidèle, en communion dans la poésie. « Je l’ai aimée jusqu’au tombeau, sans jamais songer qu’elle était femme », écrira-t-il. Nous ne pouvons donner ici qu’un trop bref aperçu, par quelques citations, de cette riche correspondance. Saint-Point 31 décembre 1828, remerciant Mlle Delphine Gay de l’envoi de son volume de vers [Le Dernier Jour de Pompéi], où il a ressenti « un ton de mélancolie qui était moins senti dans les premiers volumes. Est-ce que vous seriez moins heureuse ? Quand on vous a connue c’est-à-dire aimée on a le droit de s’intéresser non seulement à l’ouvrage mais plus encore à l’écrivain. […] Pour moi je suis heureux et occuppé. Mais je n’écris et surtout je n’imprime rien. Je n’ose plus. J’ai passé la veine du bonheur poétique. J’en suis à la quiétude réelle. Cela vaut mieux. Je crains de la compromettre et je ne fais quelquefois des vers que pour me parler à moi-même »... Macon 2 juillet 1829, après un mois passé à la voir souvent, « et toujours avec une admiration et une sympathie croissantes non pas seulement pour votre beau génie poétique, mais pour vos mille qualités d’esprit et d’âme qui vous feraient aimer même par ceux qui ne sauraient ni lire ni entendre »… Château de Montculot 15 septembre 1829. Ses amis l’ont dissuadé d’envoyer les vers qu’il avait composés : « Ils ont prétendu qu’ils n’étaient pas assez compassés, mesurés, rognés, limés, pour être adressés à une jeune et belle personne comme vous ; qu’on mettrait sur le compte de sentiments personnels ce qui n’était que de l’admiration poétique ; que cela ferait un mauvais effet pour vous, un pire pour moi »... Il s’interroge sur sa « destinée diplomatique »… 15 janvier 1830, il est « dans des embarras de fortune et de position », et très triste. Il compose son discours de réception à l’Académie : « J’ai écrit ces quatre jours-ci l’éloge de M. Daru. C’est détestable, comme ce qu’on écrit de commande quand on a envie de pleurer plus que d’écrire »... Saint-Point 3 novembre 1831. Il autorise Mme de Girardin à publier les vers qu’il avait faits pour elle… Quant à la politique, « il ne faut jamais l’écrire il faut la faire en chair et en os ; […] il ne faut pour cela que deux qualités bien vulgaires justesse d’esprit et vigueur de caractère. […] j’y renonce faute d’électeurs et je me rejette pour le reste de mes jours dans l’inertie dans la poésie et dans la philosophie trois choses qui s’accordent bien entre elles »... Il songe à partir avec Eugène Sue pour le Levant à la fin de la peste et du choléra… [Février 1836], refusant d’aller aux Huguenots : « Je n’aime que le chant dans les notes. Il y a mis de l’érudition »… Macon 7 novembre 1837, sur son « abdication de Dunkerque […] Je ne suis allé à aucune élection et j’ai été nommé à trois ou quatre. Qu’on dise qu’il n’y a pas de bon sens en France quand un pauvre homme comme moi qui marche seul, qui vit en dehors des coteries, qui méprise les partis, qui ne se donne qu’à la raison et au pays a trois élections dont deux impossibles et une unanime ! Il ne faut jamais désespérer d’une idée quand elle est juste. […] J’ai fait d’immenses progrès en avocasserie. J’ai improvisé une soixantaine de harangues aux conseils généraux et aux électeurs vraiment dignes par le pathos sonore et le vide plein de mots des orateurs avocats qui nous illustrent en ce tems ci à la Chambre. Nous sommes des gens de bonne compagnie apprenant péniblement le patois. Adieu. Je fais en secret des vers par milliers depuis six semaines entre quatre heures du matin et le jour. Si les électeurs le savaient ! »... Monceaux 16 juin 1838. « Il faut laisser à la main de Dieu ce qui serait blessé par la main des hommes. La solitude et la pensée vous rendront sérénité triste et courage ferme. […] Le travail qui est la loi suprême vous soulagera aussi. Entreprenez comme moi quelque œuvre magnanime bien qu’avec la certitude de ne rien mener à terme. Qu’importe le but pourvu qu’on marche ? […] Pour moi je ne fais rien du tout que rester au lit à côté d’une fenêtre au soleil, trois lévriers sur mes pieds chauds et un livre quelconque dans ma main distraite ? Puis déjeuner, monter à cheval, rentrer, ressortir, effleurer des journaux. Voilà une délicieuse vie, pourvu que cela ne dure que quinze jours ». Mais ses finances sont désastreuses : « S’il me fallait vendre une terre, je me sentirais déraciné. Ce serait comme vendre mon père et ma mère et moi-même dans tout mon passé. Cela me rend triste quelquefois, et j’embrasse mes arbres pour qu’on ne nous sépare pas »… Hyères 10 [août 1840]. « Nous voici donc à la guerre. […] M. Thiers c’est la guerre M. Thiers c’est la fin du monde. Il faut qu’il tombe ou que nous y restions tous. Pas de milieu. Votre mari combat à merveille depuis hu
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