Pierre LOUŸS. L.A.S. « Pierre », [18 mai... - Lot 234 - Ader

Lot 234
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Estimation :
600 - 800 EUR
Pierre LOUŸS. L.A.S. « Pierre », [18 mai... - Lot 234 - Ader
Pierre LOUŸS. L.A.S. « Pierre », [18 mai 1891], à Jean de Tinan ; 4 pages in-4 à l’encre bleue, enveloppe. Très belle lettre à Tinan, sur leurs maîtresses. La lettre est précédée d’un Avertissement : « Cette lettre doit être lue sur le ton le plus affectueux ». « Il est parfaitement exact que je n’ai pas pour Thérèse une passion fatale. Je lui ai parlé, un-peu au hasard, à Bullier, au moment où tu venais de me dire : je suis brouillé avec elle. Et tu me l’as offerte, à ce moment-là, à la place de Suzanne qui n’était pas libre. – Je la prends à ma table, je l’invite : tu me la souffles. Alors, je m’en vais à mon tour et tu ne m’as guère rattrapé, dix minutes après, que pour me prier de payer les consommations. […] Une heure après, trois fois de suite, et avec une insistance qui prouvait que je ne voulais pas travailler en dessous, je t’ai dit : Je ne souperai pas avec vous si c’est toi qui l’emmènes. Tu m’as répondu trois fois : je n’ai aucune Envie de l’emmener. — Alors vraiment je n’ai pas été très content quand j’ai vu que tu te tenais en mari dans la voiture […] Comme tu couches avec tout le monde, je ne pourrai jamais trouver une femme au quartier qui ne t’ait pas appartenu et qui soit cependant potable. Tu as tous les avantages puisque tu vis au quartier, et moi pas. Quand une de tes femmes ne nous plaît pas, tu l’abandonnes. Ainsi pour Mimi, Jeanne et d’autres. – Quand elle nous plaît, elle devient pour toi la 35e grande amante, et on n’a plus le droit d’y songer. – Choisis, je t’en prie, une maîtresse, mais choisis-la une fois pour toutes, et dis : c’est elle. On le saura. Mais surtout, je t’en prie, garde mieux le souvenir de ce que tu dis. Déjà une fois, avec une femme dont j’ai oublié le nom, tu nous as dit d’abord : Si je pouvais la plaquer ! et ensuite tu nous as fait une scène parce que nous l’avions congédiée (scène devant un chapelier, en novembre). Maintenant tu m’offres une femme dont tu ne veux plus, et dès que je l’accepte, non seulement tu me la reprends mais tu m’accuses de vilaines manœuvres ! Je ne m’en blesse pas, parce que c’est de toi, mais tout de même cela est bien incohérent [...] Dorénavant (car il y a un moyen d’arranger tout) je te demanderai chaque jour en arrivant au quartier : Quel est le nom de ta maîtresse, de celle qui ne ressemble pas aux autres et que tu aimes comme tu n’as jamais aimé ? Est-ce Jeanne, Stéphanette, Blanche-Marcelle, Juliette, Yvonne, Margot, Stella, Irmine, Mimi ou Thérèse ? – Tu me le diras ; et je n’y toucherai pas. Je te le promets. Es-tu content ? »…
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