Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima »... - Lot 103 - Ader

Lot 103
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Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima »... - Lot 103 - Ader
Cosima WAGNER. 6 L.A.S. « Cose », « Cosima » ou paraphe, [Berlin (et Danemark) mars-octobre 1863], à sa demi-sœur Claire de Charnacé ; 20 pages in-8 et 6 pages in-12 (la 1ère au crayon). Sur la naissance de sa seconde fille Blandine, Richard Wagner, la politique, la Vie de Jésus de Renan, et sa mère Marie d’Agoult. [Berlin 23 mars]. Billet au crayon annonçant qu’elle est « accouchée le 20 d’une grosse fille » [Blandine]. [Berlin début avril]. « Merci ma chère Claire, votre lettre est venue animer la solitude de mon lit de patiente ; aujourd’hui je suis debout bien portante mais faible et épuisée je crains qu’une bonne partie de mon ressort moral et physique n’ait péri dans la bagarre ! » Elle prie Charles de lui procurer de la mousseline et du piqué. « J’ai en perspective les agréments d’un déménagement, et actuellement le plaisir d’une nourrice malade, et de ma femme de chambre au lit. Je suis résolue à ne jamais compter pour rien les ennuis de cet acabit, mais le moment des couches rend l’accompagnement de cette résolution quelque peu difficile. Notre propriétaire nous chasse à cause de la musique ; je le soupçonne d’avoir lu Platon et de nous ranger parmi les poëtes, car il me renvoie en m’accablant de compliments sur mes charmes personnels et ceux de ma famille »… Berlin 29 avril. « Ma chérie, robe, mousseline, bonnet, brassières, serre-tête tout est arrivé, et je n’ai qu’à vous remercier un millier de fois ; la petite Blandine a étrenné ce matin son bonnet de Valenciennes qui lui va à ravir, elle avait la robe de baptême de Daniela […] Quand je dis bonheur vous m’entendez et vous savez ce que j’appelle de ce nom. Mes yeux ne vont pas mieux […] Le reste de ma santé est bon, je ne manque de forces ni pour souffrir ni pour patienter, et je suis rentrée dans mes habitudes d’endurance silencieuse et violente. J’ai une nourrice, ce qui veut dire beaucoup de frais et d’ennuis ; la bonne qui a élevé Loulou est tombée malade et je n’aurai plus retrouvé le zèle et l’intelligence dont elle est douée, force m’a été de recourir à un modèle de fainéantise et de stupidité ; en voilà pour neuf mois, c’est ainsi que je me console, tout en me disant qu’on n’en finit pas dans la vie de se renvoyer d’époques en époques, la paix est toujours aux calendes grecques »…. Sur la politique : « On parle guerre ici comme si on en avait envie, on ne sait au juste comment se jouera la partie mais on est sûr que la Prusse la perdra et que la France la gagnera. Pour moi je n’y crois pas encore connaissant trop mon home, l’apathie du public, et les embarras de Badinguet. […] Wagner revenant de Pétersbourg s’est arrêté deux jours à Berlin où il a semé les roubles, il a vraiment recueilli des lauriers d’or dans cette Russie qui après avoir effrayé le monde par sa puissance fait l’effet d’un château de cartes ». Sur le pianiste Thalberg : « c’est fade et mollasse ». Le Faust de Gounod « est ici un succès de juifs et de beau-monde, le vrai public hausse les épaules, mais l’argent et la noblesse sont deux puissances qui se rient pas mal des mépris de l’intelligence »... [Berlin 24 juin]. « Votre prose imprimée [article sur le portrait de Napoléon III par Hippolyte Flandrin] m’a fait grand plaisir, en parlant de l’empereur-poëte, vous avez indiqué une des facettes de cet étonnant personnage, qui m’ont toujours le plus surprise. Les fragments historiques, la plainte l’Exil, quelques passages de ses discours et de ses écrits politiques, manifestent une disposition lyrique, j’ai presque dit sentimentale. Et cela n’est pas joué, c’est plutôt réprimé comme les instincts révolutionnaires ; révolte, mélancolie, calcul, sont trois forces également grandes en lui, la dernière est plus mise en jeu par la nécessité de vivre, le struggle for life, qui est ici identique à struggle for power »… Puis sur la politique allemande et Bismarck : « Il faut avoir vécu en Allemagne pour apprécier le césarisme, il faut connaître le gâchis politique dans lequel on a vécu jusqu’ici pour savourer le bienfait autocratique ; c’est une triste chose que d’en venir à défendre ce qu’on déteste, mais les hommes nous y forcent. Mon pacifique personnage en vient à désirer la guerre, l’aristocratie, tout plutôt que le régime de la langue et de la bourse ! »… Sa fille Blandine (« mon 2ème trouble-vie ») est malade. Elle se plaint de n’avoir pas été payée depuis plus de deux ans par la Revue germanique… « J’envoie ou plutôt je mène Daniela tous les matins au jardin d’enfants où elle se plaît assez et où elle n’apprend rien sinon à vivre avec ses contemporaines, ce qui est déjà beaucoup. Elle devient originale et jolie suivant moi, mais je ne crois pas que son genre de beauté soit un genre omnibus ; elle sera impérieuse et ardente, je le crois du moins, et je trouve que dans l’étroit cadre que lui réserve la vie elle ferait mieux d’être modeste et patiente »… [Klampenborg (Danemark) juillet] : « décidément il n’y a que le Sud ; les beautés d
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