Claude-Émile SCHUFFENECKER (Fresne-Saint-Mamès,... - Lot 261 - Ader

Lot 261
Aller au lot
Estimation :
6000 - 8000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 23 040EUR
Claude-Émile SCHUFFENECKER (Fresne-Saint-Mamès,... - Lot 261 - Ader
Claude-Émile SCHUFFENECKER (Fresne-Saint-Mamès, 1851 - Paris, 1934) Portrait d’Émile Bernard, 1889 Crayons gras et pastel. Timbre de l’atelier en bas à gauche. Titrée et signée au dos. 50 x 37 cm Provenance : - Jeanne Schuffenecker, fille de l’artiste. - Galerie Georges Martin du Nord. - Collection Arthur G. Altschul (1920-2002), banquier, acquis auprès du précédent le 29 avril 1966. Exposition : - Émile Schuffenecker : un méconnu, Galerie Berri-Raspail, Paris, 1944, n° 6. - Galerie Sélection, Tunis (avant 1956). - Gauguin og Hans Venner, Galerie Winkel and Magnussen, Copenhague, Copenhague, 1956, n° 109. - Le Groupe de Pont-Aven, Galerie Mons, Paris, 1962, n° 10 bis. - Claude-Émile Schuffenecker : Margin and Image, Binghamton, University Art Gallery, State University of New York at Binghamton, New York, Hammer galleries, 1980, n° 18. - Émile Schuffenecker, Pont-Aven, musée, 1996, n° 53. Bibliographie : - Arts, avril 1981, vol. 55, n° 8, p. 31 reproduit. - R. Porro, Claude-Émile Schuffenecker 1851-1934, Combeaufontaine, 1992, reproduit p. 146. - Jill-Elyse Grossvogel, Claude-Émile Schuffenecker, Catalogue raisonné, vol. I, San Francisco, 2000, n° 49, reproduit p. 20. Ce dessin illustre les liens entre Schuffenecker et Émile Bernard au moment où les deux artistes baignent dans l’ambiance idéaliste, sans doute en 1892. Bernard expose au premier Salon de la Rose+Croix et Schuffenecker collabore avec celui-ciaux revues Le Cœur et L’Ymagier. Schuffenecker adhèrera bientôt à la théosophie d’Hélène Blavatsky et restera proche d’Antoine de La Rochefoucauld, mécène de Péladan puis défenseur des synthétistes. Ce contexte n’est pas indifférent pour saisir le caractère du portrait de Bernard, au regard inspiré et à la physionomie spiritualisée. Il existe un dessin au crayon (Grossvogel n° 48) proche de notre portrait tandis que l’huile définitive (fig.1), intègre le modèle à un décor d’intérieur (Houston, Fine Arts Museum). Tout comme dans les portraits de Jules Bois et de Julien Leclerc, Schuffenecker idéalise ici le visage et stylise le modèle pour suggérer sa vision de l’artiste autant et plus que celle de l’homme. En dépit d’une vraie ressemblance, on voit que Schuffenecker tire cette effigie vers un idéal d’artiste que l’on retrouve dans bien des profils idéalistes. Jean Dampt, peint par Dagnan-Bouveret, les autoportraits d’Alphonse Osbert, Armand Point ou Lévy-Dhurmer, par exemple, ont, au-delà de leur singularité physique, quelque chose de cet Émile Bernard, intériorisé mais fier, sobre mais présent au monde. Quelques années plus tôt, en 1888, c’est Émile Bernard qui avait peint le portrait de Schuffenecker, de profil dans son atelier et tout aussi hiératique, repris en 1891 par Vanier en couverture des Hommes d’aujourd’hui, et aussi celui de l’épouse de l’artiste, songeuse, se détournant d’une fenêtre ; Schuffenecker avait quant à lui pris Madame Bernard mère pour modèle en 1890, attestant des liens étroits qui unissaient les deux familles. La simplicité du dessin de Schuffenecker, qu’on lui a parfois reprochée, convient paradoxalement bien au portrait d’un Émile Bernard idéalisé ; comme avec son Jules Bois, l’artiste va à l’essentiel et saisit une icône de l’époque parmi les jeunes héros de l’aventure symboliste.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue