Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. Manuscrit... - Lot 165 - Ader

Lot 165
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Estimation :
1800 - 2000 EUR
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. Manuscrit... - Lot 165 - Ader
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. Manuscrit autographe pour Le Palais-Royal, [vers 1800] ; 2 pages d’un feuillet in-4 remplies d’une écriture serrée (bords effrangés avec petits manques, petits trous par corrosion d’encre). Rare fragment d’un projet de reprise du Palais-Royal. Le Palais-Royal a été publié en 3 volumes en 1790. Il s’agirait ici, selon Pierre Testud, d’un projet de « nouveau Palais-Royal », qu’il date de 1800 reprenant, en le modifiant, le texte de l’édition de 1790, en y introduisant de nouveaux éléments comme sa brouille avec Louis-Sébastien Mercier et la liaison de Grimod de la Reynière avec sa cousine Angélique Mitoire. Cette reprise devait probablement s’insérer dans le projet de Paris dévoilé. Ce fragment, qui présente quelques ratures et corrections se rattache à la première partie du Palais-Royal, Histoire des Filles de l’Allée des Soupirs, et correspond à la fin de la XXIXe Fille, Gertrude, et à la plus grande partie de la XXXe Fille, Isabelle. Le manuscrit présente une version toute différente, et plus explicite, du texte de 1790. Le fragment commence sur le récit d’Isabelle de son apprentissage par Mme Cunégonde : « Elle me donna [tous] les talens agréable, surtout la mignature […] ma sœur la belle Mitoire, que vous avez adorée. – Tu seras mon chef d’œuvre au moral & au physique (me dit mad. Cunegonde, quand elle connut votre amour pour votre cousine), et je te rendrai heureuse, en donnant à M. Aquilin une félicité inouïe, inespérée ! puisque je lui donnerai, neuve, pucelle, libre, une cousine qui lui inspira la passion la plus vive […] “Depuis que je fus chés Mad. Cunegonde, cette Bienfaitrice ne fut occupée que du soin de me faire ressembler davantage à ma sœur Gertrude Verneuil, dont on m’avait donné le nom Vous sentés qu’on ne m’a pas exposée à voir un Homme, quel qu’il fût. Je vous étais destinée, je n’existais que pour vous. Sans-doute vous vous êtes aperçu tout-à-l’heure que j’étais vierge, car on m’a dit que les Connaisseurs n’y étaient jamais trompés. Voilà toute mon histoire. Le dénouement est entre vos mains »… Etc. Puis vient le chapitre de la XXXme Fille. La jeune Isabelle, créature elle aussi de Mme Cunégonde : « C’était une Reine, par l’air, les manières, la beauté. Elle avait la chevelure dorée la plus touffue, une éblouissante blancheur, une tâille céleste, & ce tour voluptueux avec lequel Marie-Antoinette fesait alors tourner toutes les têtes ». Suit l’histoire de cette jeune fille, remarquée par Madame Cunégonde qui la prend sous sa protection pour la former : « Elle m’a choisie, dès l’âge de 5 ans, telle qu’il la lui fallait pour remplir ses vues, & elle m’a calquée avec la plus scrupuleuse exactitude, sous la forme la plus relevée de l’Europe & du monde entier. Je n’ai pas encore été employée (comme dit Maman) mais elle a reüssi dans la ressemblance auguste qu’elle voulait donner, au point que je lui ai produit déjà beaucoup d’argent, seulement par la montre à certaines personnes ; à-peu-près à la manière des figures en cire de Curtius »… Etc.
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