Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE... - Lot 183 - Ader

Lot 183
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Estimation :
2000 - 2500 EUR
Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE... - Lot 183 - Ader
Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE (1740-1814). L.A., [Vincennes] 11 février 1778, à sa femme ; 2 pages in-8 remplies d’une écriture très serrée. Belle lettre à sa femme de sa prison du donjon de Vincennes. « Enfin, après un an de la plus dure et de la plus affreuse captivité dans laquelle je n’ai reçu que des persiflages au lieu de consolations, que des duretés au lieu d’adoucissements, me seratil permis de demander une grace et cette grace pourrai-je me flatter de l’obtenir ? Tu ne dois pas douter ma chère amie de l’impression terrible que va me faire ce nouvel envoi que tu me prépares et quoique toutes les expressions de tes lettres soient recherchées avec un art unique pour me faire entrevoir les plus extremes langueurs, et que depuis un an elles n’ayent pas variées au point qu’il n’y a ni plus d’espoir ni plus de consolation dans la premiere que dans la derniere. Malgré tout cela dis-je, l’ignorance cruelle ou il vous plait de me laisser sur la seule chose qui m’interesse et sur la seule chose que je voudrais sçavoir pour mon repos et ma tranquilité que vous troublez bien cruellement. […] Tout ce qui détruit l’espoir est si cruel, ce sont des poignards si perçants que la pitié doit engager à adoucir le coup quand on le peut. D’après cela ma chère amie je te conjure d’obtenir la permission de m’apporter toi même toutes les provisions demandées. Je te le demande avec les plus fortes insistances, et si tu m’envoiais tout cela sans venir toi-même tu me fairas mourir de chagrin » C’est le plus grand service qu’elle puisse lui rendre, « à part celui de me dégager tout à fait qui comme tu le sens bien serait pourtant bien plus agréable pour moi et en vérité ce serait justice car l’on m’a fait assez souffrir. […] Songe qu’il y a bien longtemps que je souffre et qu’il me semble que des maux aussi cruels, et aussi longs pourraient bien m’obtenir enfin un peu de commisération. Je n’ai jamais été plus d’un an sans te voir, tu le scai et je regarderai comme le plus mauvais augure si tu ne fais pas pour ne pas tromper notre vœu tout ce que tu m’as vu faire dans le même cas, car tu scai que je ne revins d’Italie que pour cela (et plus à Dieu que je n’en soi jamais revenu) ». Il s’arrangé pour tenir jusqu’au premier dimanche de Carême : « Cela me paraitrait bien une époque à obtenir ce qu’on demande. […] J’ai des choses de la derniere consequence a te dire qui peutetre jetteront bien du jour sur les pretendus griefs que l’on m’impute et pour lesquelles on me punit si severement et si hors de propos puisque l’on ne veut pas seulement m’entendre. Parce que je demande pour toute grace d’êtrre interrogé »...En post-scriptum, il ajoute « Point de groseille, je ne les aime d’aucune façon » et il donne les dimensions des cartons qu’il réclame.
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